29 novembre 2007
Benalioua Mohamed s’en va prématurément
Le maître incontesté de la musique andalouse à Sougueur, Benalioua Mohamed, le co-fondateur de la troupe «EL Amel» devenue ensuite l’association «EL Amel» a rendu son âme lundi dernier suite à un infarctus du myocarde. Ce virtuose de la musique andalouse et du Chaâbi, heurtera sa passion de la mélodie en 1968 quand son oncle maternel lui offrit sa première guitare.
En 1969, et sous la houlette de M. Aït Mouloud, il fut intégré dans la chorale du Collège de l’enseignement général (CEG) mixte de Sougueur, où il se distingua beaucoup plus dans le théâtre. En 1970, au CEM Taleb Abderrahmane, il se retrouve aux côtés de Chalani Mohamed, futur chanteur et auteur-compositeur de la troupe «EL Hidhab», avec comme maître Bouricha El Ghaouti, qui était comédien et chef d’orchestre. En 1971, et après l’ouverture du Centre culturel de Sougueur «Maâchou Ahmed» -par le regretté si Boualem et Menaif Menaouer-, Benalioua et ses camarades élirent domicile dans les lieux, où la troupe musico-théâtrale a été créée par un certain Belkhadem Abdelaziz qui n’est autre que l’actuel premier ministre. C’était là, en quelque sorte sa véritable vocation, la comédie. En 1974 et sous l’initiative de Nezreg Kadi -aujourd’hui disparu- et d’après une idée de Benalioua Sid Ahmed, frère du défunt Benalioua Mohamed, une troupe est créée et nommée «Les Nadoristes» avec comme principaux acteurs et chanteurs Safi Mahiedine, Djebli L. et Meziane M. En 1975, Benalioua Mohamed créa le «Lundi culturel des écoles» où les élèves présentent leurs activités musicales et artistiques (inter-écoles). En 1976, il est désigné secrétaire d’un club de football crée par M. Benameur Mokhtar, le MCS. En 1977, la troupe El Amel naît à la faveur de l’initiative de Nezreg Kadi. Le train de la troupe se mit en marche et pour décrocher cette même année la 2ème place dans le «Festival de la musique traditionnelle» de la ville de Tlemcen. Le groupe sera acclamé et félicité par l’illustre Cheikh Essadek El Bedjaoui, dont, par la suite, Sid Ahmed devint l’élève spirituel. La présence de la télévision à ce festival permit à la troupe El Amel de s’illustrer encore plus à travers une émission de quarante minute -chose rare à cette époque- produite par le réalisateur Benaouda Bouhadjar. Après ce succès, la troupe El Amel s’installe au FAJ dirigé par Daoudji M. et son adjoint Haas M. Ce qui donnera toute la latitude aux frères Benalioua, Mohamed et Sid-Ahmed, et les autres membres du groupe de répéter, en toute quiétude, dans les trois classes mises à leur disposition. A cet instant, naquit la véritable école de musique andalouse et son essor se mit en branle. En 1978, El Amel participa au Festival des arts populaires d’Alger où elle eut un grand succès. Sid-Ahmed, le frère puîné parti en Hongrie en fin 1978. Mohamed prit le relais et assura pleinement la relève de formateurs où pas moins de sept élèves et futurs professeurs dans des CEM et lycées sortirent de cette école de musique Andalouse. Mohamed contribua par la suite au succès de l’association El Amel au festival de Tlemcen, avec une participation régulière chaque année et en 1981, l’ensemble obtint le 2ème prix du Festival d’Alger, ainsi qu’à Blida au Festival de la musique Chaâbie. Mohamed restera à jamais le maître incontesté de cet art dont toute une ville a rendu hommage en se rendant massivement avec lui à sa dernière demeure. Adieu l’artiste et merci pour tout ce que tu lègues.
Hocine Mohamed
6 août 2008
Culture