Abdelkader Kribi
«N’oubliez pas M. Messaoudi?»
Par A. Salah Bey
Réaction Abdelkader Kribi, ancien dirigeant et ex-membre du directoire d?El-Mouloudia, a décidé de sortir de son silence pour interpeller le président Messaoudi sur la gravité de la situation et l?inciter à être plus rassembleur.
InfoSoir : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à solliciter InfoSoir et évoquer la situation du Mouloudia ?
A. Kribi : Si j’ai décidé de sortir de mon silence, c’est pour faire passer le message aux vrais Mouloudéens devant cette situation humiliante que nous ne pouvons taire. Un changement doit s’opérer si l’on veut que ce club prestigieux retrouve ses repères. Hélas, nous constatons qu’il y a des dégradations à tous les niveaux, tant sur le plan de la gestion que sur le plan technique. Il est inconcevable, voire inadmissible qu’avec les moyens colossaux dont dispose le club, ce dernier se fasse humilier de la manière la plus ridicule que ce soit sur le plan national qu’international.
Pouvez-vous être plus explicite sur les solutions que vous préconisez ?
Vous faites bien de me poser cette question qui me fait revenir à ce qui s’est passé durant l’été 2003, où j’ai été outré par la manière dont s?est déroulée l’assemblée générale que je réfute tant elle a été bâclée. Il me semble que le docteur Messaoudi aurait pu avoir la décence de vérifier la liste des participants. Je garde toujours en mémoire la réunion qui s?est déroulée le 18 juillet 2002 au stade du 5-Juillet où nous avons pris la responsabilité de le reconduire, seulement pour éviter de graves dérapages. Il faudrait que le peuple du Mouloudia sache qu’à aucun moment, nous n’avons fait passer ses bilans moral et financier. Je rends d’ailleurs hommage à tous ceux qui étaient présents ce jour-là, plus particulièrement à Halim Azef, que je ne connaissais pas du tout. J’aurais souhaité aujourd’hui qu’il y ait plusieurs Azef. En effet, irrité ce jour-là par cette mascarade, Azef avait quitté la salle au bout de dix minutes, pour dire que nous étions convaincus que la situation qui prévalait à l?époque faisait que nous reconduisions le Dr Messaoudi. Malheureusement, nous nous sommes rendu compte que nous nous sommes trompés sur l?homme, et les résultats sont là aujourd’hui pour le confirmer. Est-ce que le fait de verser 1 000 DA vous ouvre le droit d?approuver un bilan de 3 années durant lesquelles plusieurs milliards ont été gaspillés, alors que sur le plan des résultats, nous avons eu droit à une relégation, une descente aux enfers, une cinquième place synonyme de strapontin et l’image d’un MCA et de l’Algérie ternie au Caire ?
Faut-il oublier qu’à l’issue de la dernière rencontre contre Sougueur, un jeune homme a été poignardé et sa famille le pleure aujourd’hui ? Sommes-nous insensibles à tout ce qui se passe hors du terrain ? L’image désolante des joueurs empêchés de s’entraîner ou agressés à l’aéroport ? Que pouvons-nous également dire à ces jeunes qui, le jour de l’AG élective, avaient laissé passer Betrouni pour le huer, des jeunes qui n’avaient même pas l’âge de le voir jouer ?
Mais concrètement, que faire devant ce tableau que vous dressez ?
La morale sportive, la morale tout court recommande au Dr Messaoudi de revoir sa politique, de prendre les décisions qui s’imposent, car la situation grave qu’a connue le club l’exige. Jamais au grand jamais, le MCA ne se relèvera si ces décisions courageuses ne sont pas prises dans l’immédiat. J’interpelle toute la grande famille du Mouloudia à se réunir, à se rassembler, pour qu’ensemble nous trouvions les solutions comme nous les avions trouvées en 2001 lorsque le bateau devait couler. Actuellement, la sagesse impose que le docteur devrait convoquer une réunion extraordinaire de toute la famille du Mouloudia. Le club a besoin de toutes ses compétences. Nous savons qu’il y a une anarchie et la débâcle du Caire est venue nous le rappeler. Des changements doivent s’opérer à tous les niveaux de la hiérarchie. Il n’est plus question que nous laissions passer l?orage comme nous l?avons fait auparavant. La refondation du club est impérative, incontournable. Nous devons tirer les conclusions du passé, un passé douloureux.
Un dernier mot?
Je me souviens de cette phrase prononcée par Youcef Hassena : «Si nous t’avons reconduit aujourd’hui (en parlant de Messaoudi), ce n’est pas parce que vous êtes le meilleur, mais parce que vous êtes le moins mauvais. N’oubliez pas M. Messaoudi?»
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12 août 2008
Sougueur, sport