JOURNAL INFO SOIR
Une date, un fait Edition du 21/4/2008
Au coin de la cheminée
La fille de Ben Bhout, qui la voit trouve la mort (2e partie)
Résumé de la 1re partie n Pour venger son père, le fils du sultan chasseur tue le the’ben et récupère un tapis d’or que sa mère lui conseille d’offrir au souverain…
Le jeune homme suivit les conseils de sa mère. Il chassa deux ou trois autruches et les emporta chez l’artisan qui lui fabriqua à partir de leurs os un magnifique trône.
Le Sultan le récompensa de nouveau d’une chéchia et d’une paire d’espadrilles, selon les conseils de son calife.
Le jeune homme se plaignit à sa mère qui le consola :
— Patiente ! Ton heure viendra.
Quelque temps après, il reçut un autre message qui disait :
— Le sultan t’ordonne d’aller lui chercher Bent Ben B’Hout Li Chouf ‘ha Imout (la fille de Ben Bhout, celui qui la voit trouve la mort).
Il courut prévenir sa mère :
— Le sultan va me couper la tête cette fois-ci. Ecoute, il me demande d’aller chercher Bent Ben Bhout, celle qui provoque la mort de celui qui la voit. Celui qui la voit trouve la mort et qu’adviendra-t-il alors de celui qui doit l’emporter ? Je suis perdu.
— Qui t’a transmis le message ? demanda la mère.
— Le calife.
— Maintenant, c’est à toi de te rendre auprès du sultan. Les vizirs te conduiront jusqu’à lui. Elle lui souffla tout ce qu’il devait dire. Il demanda audience et fut reçu.
— Bonjour monseigneur ! Est-ce toi qui m’as envoyé le message au sujet de la fille de Ben B’Hout ?
— Oui.
— Par qui ?
— Par le calife.
— Je suis fier d’accomplir ce voyage pour te rapporter cette beauté. Je pense être à la hauteur d’un tel miracle. Ne t’ai-je pas offert le tapis en or après avoir terrassé le terrible the’ben ? Ne t’ai-je pas offert le plus merveilleux des trônes ? Mais je demande à Ta majesté de m’accorder un privilège. Je souhaiterais recevoir en échange cent objets prélevés dans chaque richesse que possède le calife. Que ce soient des armoires à glace, des tapis, des bijoux, des chameaux, des moutons, des chevaux, des maisons, des palais, des jardins. Enfin de tous ses trésors. Le sultan amusé accepta et fit venir son cadi pour inscrire ces conditions. Le jeune homme fit venir des camions pour tout transporter. Le calife était au bord du désespoir et de la ruine. Mais le Sultan avait donné ses ordres et personne ne pouvait le faire changer d’avis. Le jeune homme emporta toutes ces richesses chez sa mère et prit la route. En chemin, il fit des sacrifices. Il égorgea une brebis, une chèvre et une vache. De nombreux animaux attirés par l’odeur de la viande vinrent se régaler. Ils venaient du ciel et de la terre. Ils mangèrent, se rassasièrent et remercièrent celui qui leur avait offert ce festin
Le lion prit la parole le premier :
— L’ahed li yamin, yakassar wa ijabbar ! Je te fais le serment qui aveugle, brise et ressoude, si un jour tu m’appelles à ton secours, j’accourrai. Le jeune homme lui raconta la raison de son voyage. Le lion réunit tous les animaux qui s’étaient régalés et chacun offrit un présent au jeune homme. Les moineaux, la perdrix, le pigeon et l’aigle lui donnèrent des plumes dont il fit une brosse. Le sanglier lui confectionna une brosse de poils. Les souris et tous les autres animaux, même les fourmis, en firent autant. (à suivre…)
L’Algérie des contes et légendes Nora Aceval
18 avril 2009
Culture