JOURNAL INFO SOIR
Une date, un fait Edition du 10/5/2008
Au coin de la cheminée
Dhiab et la jument (2e partie et fin)
Résumé de la 1re partie n Dhiab, porté par sa belle jument, désarçonne et désarme les voleurs du troupeau de chameaux de Jazia…
La belle Jazia déclara :
— Celui qui me rapportera les selles, les fusils, les sacs de cavalerie de nos ennemis aura une chance de devenir mon époux.
Les hommes se réunirent et se consultèrent. Ils savaient leurs assaillants redoutables et aucun ne se sentait capable d’un tel exploit. Dhiab, au bout de quelques jours, annonça à ses compagnons :
— Les tenues de cavalerie de nos agresseurs se trouvent sous un rocher non loin d’ici.
Les hommes se hâtèrent, mais aucun ne réussit à retourner le rocher. Dhiab qui était le plus fort y parvint et offrit les selles, les fusils et les sacs à Jazia. Elle proclama à tous :
— Seul Dhiab, mon cousin, est digne d’être mon époux.
Dhiab se rendit alors dans la tribu humiliée et échangea le harnachement de leurs chevaux contre le troupeau de chameaux qu’il ramena à sa bien-aimée.
Le couple Dhiab et Jazia devint célèbre et son destin fut hors du commun. Toutes les femmes jalousaient Jazia d’avoir un époux aussi beau et vaillant que Dhiab et tous les hommes jalousaient Dhiab d’avoir une épouse aussi parfaitement merveilleuse que Jazia la hillalienne. Sa réputation d’épouse idéale dépassa les frontières et chaque homme rêvait d’avoir une femme comme elle.
Ne disait-on pas que d’un doigt Jazia éclairait la tente pour permettre aux invités de dîner sans chandelle ? Ne disait-on pas qu’elle montait et combattait comme le meilleur des braves ? Ne disait-on pas que même en période de disette, elle recevait l’hôte et lui préparait le couscous que nul ne possédait ?
Mais Dhiab avait-il toujours réussi à garder Jazia convoitée par tant de vaillants cavaliers ? Jazia avait-elle toujours su reconnaître Dhiab et retourner auprès de lui ?
Jazia n’avait pas d’égale. Plus que par sa beauté, elle brillait par son intelligence, son courage et sa bravoure.
Jazia est entrée dans la légende et l’on dit encore de nos jours : «L’éclair qui traverse les cieux de son éblouissante lumière n’est rien d’autre que le geste du bras que fit un soir, au loin, Jazia pour signaler son amour à Dhiab, avant de mourir dévorée par les loups.» Mais cela est une autre histoire…
L’Algérie des contes et légendes Nora Aceval
19 avril 2009
Culture