JOURNAL INFO SOIR
Une date, un fait Edition du 5/5/2008
Au coin de la cheminée
Dhiab fils de Ghanem (2e partie et fin)
Résumé de la 1re partie n Le vrai fils de Ghanem (chef de tribu) «dhiab» est élevé par des bergers après que l’accoucheuse eut échangé les bébés. A seize ans, Dhiab et le présumé fils de Ghanem sont envoyés à la recherche d’une terre fertile…
Et toi, Dhiab ? as-tu quelque chose à dire ?
— Oui ! répondit ce dernier qui n’avait plus de henné car il l’avait dispersé pour marquer les lieux choisis.
— Parle !
— La terre fertile, dit-il, par où nous sommes passés, venait d’être traversée par une longue caravane.
— Ah bon ?
— Une caravane avec un dromadaire borgne, une femme enceinte et une chienne qui venait de mettre bas.
Les hommes, fort surpris par cette perspicacité et tous les détails apportés par le fils du berger, le questionnèrent :
— Comment peux-tu affirmer tout cela si tu n’as même pas vu cette caravane ?
— C’est simple, répondit Dhiab, les traces de la caravane sur le sol sont faciles à relever. Quant au dromadaire borgne, il a laissé une partie de l’herbe car il a brouté d’un seul côté au bord de la route.
— Et la femme enceinte ?
— Ses pas sur le sable étaient plus creux au niveau du talon. Seule une femme alourdie par sa grossesse marche en appuyant sur les talons.
— Et comment as-tu deviné que la chienne de cette tribu venait de mettre bas ?
— La chienne qui suivait la caravane, marchait sur les pattes arrière, preuve qu’elle s’agrippait à une bête, dromadaire ou mule, qui transportait ses petits.
Ghanem fut émerveillé par l’intelligence du fils du berger. Il l’interrogea encore :
— Pourquoi as-tu attaché ton cheval en amont de la réunion avant de venir nous saluer ?
— Je ne voulais pas le mettre face au vent de crainte que les odeurs émises par son crottin ne vous indisposent, vous, honorables sages.
Ghanem eut une certitude :
— Dhiab est mon fils !
Il convoqua la vieille accoucheuse qui avoua :
— J’ai échangé les bébés en me disant que si l’intelligence et la noblesse étaient héréditaires, tu reconnaîtrais, un jour ou l’autre, ton fils, toi le grand Ghanem.
Dhiab retrouva sa place. Il devint célèbre, son courage et sa bravoure traversèrent le temps. Lui seul pouvait égaler son père Ghanem, le chef de la grande tribu des Béni Hillal.
L’Algérie des contes et légendes Nora Aceval
19 avril 2009
Culture