JOURNAL INFO SOIR
Une date, un fait Edition du 27/4/2008
Au coin de la cheminée
La sœur adoptée par les ogres (2e partie et fin)
Résumé de la 1re partie n En apprenant la vérité sur sa demi-sœur, son frère décide d’aller à sa recherche…
Il marchait, interrogeait autour de lui et finit par arriver dans la forêt des ogres. Il repéra leur demeure, grimpa à un arbre et les épia. Il remarqua l’ogresse qui tournait autour de la maison et surveillait la jeune femme. Les sept fils de l’ogresse se levaient tôt pour aller chasser et rentraient le soir avec le gibier qu’ils donnaient à leur mère en disant : «C’est pour notre sœur !»
Le frère attendit que sa sœur fut seule et descendit de l’arbre. Il entra dans la maison et lui annonça :
— Je suis ton frère et je viens te chercher.
— Ô petit frère ! pourquoi es-tu venu ici ? Les ogres vont te dévorer, lui dit-elle inquiète.
— Je dois te ramener chez nous, même si je dois payer de ma vie.
— J’ai traversé maints pays pour arriver et je ne repartirai pas sans toi.
— Ô mon frère ! si jamais les sept ogres te découvraient, ils nous dévoreraient, toi comme moi.
Elle le cacha dans un silo à l’intérieur de la maison et lui donna de quoi manger. Dès que le premier ogre arriva, il renifla, tapa et grogna :
— Boum ! Rihet el-Qesri fi en-Nesri ! L’odeur de l’étranger dans la maison.
Le deuxième entra à son tour :
— Boum ! l’odeur de l’étranger dans la maison. L’un après l’autre, les ogres grognèrent : «L’odeur de l’étranger dans la maison !»
Lorsque la mère arriva, elle trouva la fille en larmes :
— Ma mère ! Mes frères me soupçonnent d’avoir introduit un étranger à la maison. Tu sais bien que je n’ai personne en dehors de vous.
L’ogresse réprimanda ses fils :
— Cessez ! qui peut venir la voir ?
Ils allèrent se coucher. Dès qu’ils furent plongés dans un profond sommeil, la jeune fille sortit son frère du silo. Il la fit monter en croupe sur son cheval qu’il avait attaché non loin de la maison et ils s’en allèrent dans un rapide galop.
A l’aube, l’ogresse se réveilla et trouva le lit de sa fille vide. Elle chercha, chercha et comprit qu’elle s’était sauvée. Elle en éprouva un grand chagrin et elle cria :
— Ohé ma fillette !
— Oui ma mère ! oui. . . répondit la jeune fille.
— Tu vas te trouver devant deux chemins, prends le chemin noir et non le blanc ! Tu vas te trouver devant deux arbres, mange les fruits du noir et non du blanc ! Tu vas être accostée par deux oiseaux, crie le mot «péché» et non le mot «vertu» ! C’est ainsi que tu pourras surmonter les obstacles qui t’attendent. Le frère et la sœur galopèrent, galopèrent et se retrouvèrent devant deux chemins : un noir et un blanc.
Le frère dit :
— N’écoute pas les conseils de l’ogresse !
La fille protesta :
— Je prends le chemin de ma mère car je sais qu’elle ne me veut pas de mal.
Chacun prit son chemin. Elle prit le noir et tout se passa bien. Lui passa par le blanc et son cheval se retrouva figé au soI. Elle retourna sur ses pas et libéra son frère.
Ils continuèrent et se retrouvèrent devant les deux arbres : un blanc et un noir. La sœur insista auprès de son frère qui hésitait :
— Mon frère ! Tu as vu ce qui t’est arrivé sur le chemin ?
Il mangea avec elle les fruits de l’arbre noir et ils continuèrent leur route sans incident. Ils rencontrèrent enfin les deux oiseaux qui chantaient. L’un prononçait : «Péché !» L’autre disait : «Vertu !»
Le frère hésita et elle cria : «Péché ! Péché !» Il en fit autant et ils repartirent libres. Voilà comment le frère ramena sa sœur en l’enlevant aux ogres.
Mon histoire est partie libre et moi je suis restée dans ce lieu.
L’Algérie des contes et légendes Nora Aceval
19 avril 2009
Culture