Une date, un fait Edition du 18/5/2008
Au coin de la cheminée
L’astucieuse chèvre et le loup (2e partie)
Résumé de la 1re partie n Lui faisant croire à un pacte de paix entre eux, le loup demande en mariage la chèvre qui accepte…
Le loup, pour l’occasion, porta son plus beau burnous, enroula un turban sur sa tête et chaussa ses babouches toutes neuves. Il ressemblait à un marié. Il avança par le chemin suivi par une horde de cousins affamés.
Entre-temps, la chèvre s’était rendue à la ferme pour avertir les sloughis, les chiens ennemis des loups. Ensuite, elle s’était parée, habillée, chaussée, parfumée telle une jeune mariée. Et le voile sur sa tête, dans l’aIlée, elle avança suivie par les sloughis qui se cachaient derrière les arbres.
Lorsqu’elle aperçut son fiancé bien escorté, elle s’en approcha majestueusement. La voyant seule, celui-ci cria, en colère :
— Pourquoi es-tu venue seule ? N’as-tu pas dit que tu voulais inviter tes cousines, tes amies ?
— Elles viendront ce soir car elles étaient occupées à un autre mariage, celui d’une sœur qui s’unit à un renard.
Le loup comprit qu’elle se moquait de lui, il s’impatienta et chuchota aux autres :
— Celle-là, elle est à moi seul.
A ce moment-là, les chiens sortirent de derrière les arbres. Les loups pris au piège détalèrent dans toutes les directions. La chèvre se mit à crier :
— Pourquoi vous sauvez-vous ? un pacte a été signé entre nous ! Nous sommes frères ! C’est mon époux qui le dit. Les sloughis sont venus célébrer le mariage, il ne vous sera fait aucun outrage !
Aucun loup ne s’attarda, on ne voyait plus que leurs babouches dans la poussière, leurs burnous et leurs turbans voler dans les airs.
La chèvre éclata de rire et retourna à la ferme, fière d’avoir tourné en ridicule un loup et sa horde de cousins qui se croyaient les plus malins.
L’Algérie des contes et légendes Nora Aceval
19 avril 2009
Culture