JOURNAL INFO SOIR
Une date, un fait Edition du 3/5/2008
Au coin de la cheminée
Le riche et le pauvre (2e partie et fin)
Résumé de la 1re partie n En apprenant que son frère riche le surnomme le «Cimetière oublié», le pauvre quitte son pays et rencontre un derviche qui lui demande de faire un choix : «Passer les vingt premières années de sa vie riche ou les vingt dernières…»
Il courut chercher l’avis de sa femme qui était pieuse et sage. Elle le conseilla :
— Accepte les vingt ans de prospérité en premier ! Nous allons les vivre et nous partagerons avec les autres ! Une occasion d’aider les autres nous est donnée. Prenons-la tant que nous sommes encore jeunes.
L’homme retourna voir le derviche et fit selon les conseils de sa femme. C’est ainsi qu’il devint riche. Il posséda dès lors des fermes, des troupeaux, des terres et beaucoup d’autres choses. Comme il connaissait le prix de la misère, il se montra généreux et ouvrit ses portes aux voyageurs qu’ils soient pauvres ou riches. Et, du matin au soir, on défilait dans sa ferme. Les voix criaient :
— Dhiaf Rabi ! L’hospitalité pour l’Invité de Dieu !
Il reçut du monde et se montra généreux sans jamais se lasser. Il en fut ainsi durant vingt ans. L’homme de bien oublia le temps qui passait. Le derviche se présenta devant chez lui un jour et lui annonça :
— Tes vingt années de prospérité sont terminées.
L’homme le remercia et pour cette dernière soirée, il décida de faire ses adieux en organisant une très grande Sadaqa (offrande) au nom de Dieu qui lui avait accordé tant de bonheur.
Il fit sacrifier des moutons et sa femme prépara le couscous. Les pauvres, les riches, les talebs de la zaouïa furent conviés à la Sadaqa. Tous mangèrent le couscous et après le dîner levèrent les mains pour la prière qui devait remercier leur hôte. Ils récitèrent la Fatiha et déclarèrent :
— Que Dieu ajoute richesses et prospérité en cette demeure qui œuvre en son nom ! Que Dieu en soit remercié.
L’ange Gabriel était déjà là pour enlever les richesses. En entendant ces prières et ces vœux, il repartit et dit à Dieu :
— Je n’ai pas osé supprimer les richesses en ta demeure.
Ainsi, l’homme demeura riche et vécut dans la prospérité.
Elle a pris le feu, le feu, j’ai pris la route, la route !
Elle a mangé du Diss, j’ai mangé du Rfiss !
L’Algérie des contes et légendes Nora Aceval
19 avril 2009
Culture