JOURNAL INFO SOIR
Une date, un fait Edition du 7/5/2008
Au coin de la cheminée
Les énigmes de Ghanem (2e partie et fin)
Résumé de la 1re partie n Dhiab résout en secret les énigmes que Ghanem, son père, avait posées à sa mère, pour ne pas que ce dernier la répudie…
Le berger exécuta les ordres et se mit à hurler :
— Ô hommes des Béni Hillal ! Accourez ! Dhiab a été assassiné et son troupeau de chameaux a disparu.
En entendant ces cris, la femme de Ghanem sortit de sa tente en se lamentant et en se lardant le visage de ses ongles :
— Ô douleur ! Mon fils Dhiab est mort et dire que j’étais avec lui il y a juste un instant.
Voilà comment Ghanem confondit sa femme qui prétendait n’avoir pas rencontré leur fils sur le chemin du retour. Il eut ainsi la confirmation que la réponse aux énigmes venait de son fils et non de ses beaux-frères. Furieux, il saisit son sabre et se dirigea vers les chameaux que Dhiab gardait. Celui-ci en voyant son père, courut se cacher au milieu du troupeau. Ghanem cria :
— Ya lli gouddem en-nega ! Ô toi qui te trouves devant la chamelle !
Il n’eut aucune réponse. Il continua :
— Ya lli wura en-nega ! Ô toi qui te trouves derrière la chamelle !
Le silence régnait toujours. Ghanem reprit de plus en plus furieux :
— Ya lli jnab en-nega ! Ô toi qui te trouves sur le côté de la chamelle !
Toujours rien.
— Ya rai l-ibel ! Ô toi gardien du troupeau de chameaux !
Là, la voix de Dhiab retentit :
— Je suis là !
Surpris, Ghanem demanda à son fils :
— Pourquoi as-tu gardé le silence lorsque j’ai demandé : Ô toi qui te trouves devant la chamelle ! Ô toi qui te trouves derrière la chamelle ! Ô toi qui te trouves sur le côté de la chamelle ! Et pourquoi as-tu répondu lorsque j’ai demandé : Ô toi gardien du troupeau de chameaux !?
Dhiab expliqua :
— Gouddam-ha, eneg-ha ! Devant elles (les chamelles), il y a leurs cous !
Wura-ha, twaba’-ha ! Derrière elles (les chamelles), il y a leurs queues !
hdhe-ha jneb-ha ! A côté d’elles (les chamelles), il y a leurs flancs ! Mais lorsque tu as appelé le gardien du troupeau, j’ai répondu puisque c’est moi le berger.
— Tu es sauvé ! dit enfin Ghanem constatant avec fierté, qu’une fois de plus, son fils venait de l’emporter sur lui grâce à son esprit.
Les exploits de Dhiab sont nombreux et les Béni Hillal n’avaient pas d’égal. Suivre leur histoire et la raconter ouvre les portes du paradis, à ce que l’on dit. Mais Dieu seul sait ! Allah ya’lam !
L’Algérie des contes et légendes Nora Aceval
19 avril 2009
Culture