JOURNAL LIBERTE L’Algérie profonde (Jeudi 28 Mai 2009)
TRIBUNAL CRIMINEL DE TIARET
25 ans de réclusion criminelle pour l’assassin d’un enfant
Par : R. SALEM
La cour d’assises de Tiaret a condamné, samedi dernier, le jeune S. H., à une peine de 25 ans de réclusion criminelle pour avoir assassiné, au mois mai 2008, un petit enfant à Sougueur, une localité distante de 27 km du chef-lieu de wilaya.
Cette affaire remonte au 22mai de l’année dernière quand, aux premières heures de la journée, fut découvert le cadavre de la victime, âgée de quatre ans et répondant aux initiales G. A., non loin du domicile familial alors qu’elle était portée disparue depuis la veille. Selon l’arrêt de renvoi, le petit garçon a été la proie facile pour son bourreau en ce sinistre après-midi du 21 mai 2008 où nul ne doutait de ce qui le guettait. S. H., un jeune homme proche de la famille, animé par un instinct ignoble, l’avait entraîné dans un enclos pour abuser de lui avant de se rendre compte de la gravité de son acte et finir par le tuer et l’emballer dans un sac en plastique et le déposer loin des regards.
Alors que la nouvelle de la disparition de G. A. fit le tour de la ville telle une traînée de foudre, le meurtrier qui faisait semblant de participer aux recherches faisait preuve “d’un détachement remarquable” pour “sauver sa peau”, devait-on remarquer. Durant le procès, le tribunal s’est efforcé de cerner la personnalité déroutante de l’accusé, un “étranger” façon Albert Camus, qui a décrit froidement, comme s’il évoquait un “acte banal”, l’assassinat du petit garçon. Ce dernier est loin d’être un monstre, mais il a laissé entendre la voix de l’archaïsme, la part sombre qui est en nous par besoin bestial, parce qu’il ne pouvait pas changer sa souffrance pour dépasser son instinct sexuel.
Pour la défense, l’accusé n’est pas “né criminel” mais il a souffert de “carences” qui l’ont maintenu dans un stade infantile et c’est dans ce contexte qu’elle avait sollicité du tribunal de faire bénéficier S. H. de circonstances atténuantes. Quant à l’avocat général, représentant du ministère public, il avait stigmatisé “la démarche criminelle inexorable et fulgurante” de l’accusé qui, après avoir enlevé le jeune bambin de quatre ans, pour l’emmener dans un coin discret, l’avait violé et tué sauvagement. Pour ce faire, il demande la condamnation de S. H. à la peine maximale comme stipulé par les articles 254-257 et 261-263 du code pénal. Soulignant que la “justice ne consistait pas à porter un regard sur la bête humaine pour lui porter l’estocade finale”, l’avocat de la défense a encouragé le tribunal et les jurés à choisir une peine susceptible d’aider son client à “ouvrir les yeux” sur son crime et le faire “revenir à la communauté des hommes”. Par ailleurs, après les délibérations, le verdict est rendu par le tribunal qui avait prononcé la peine de 25 ans de réclusion criminelle à l’encontre de S. H. et ce, conformément aux articles du code pénal cités plus haut. À l’issue de cet épilogue les parents et proches de la victime se disaient “un peu soulagés”, même si leur “douleur restait la même”.
28 mai 2009
JUSTICE