LA PIÈCE TAMRINE (RÉPÉTITION) PRÉSENTÉE AU TNA
Un malheur n’arrive jamais seul
R.C - Lundi 15 Septembre 2008 – Page : 21
Un texte plein de messages, de métaphores et de symboles sur une réalité sociale, culturelle et politique vécue par tout un chacun dans la société.
L’autre version de la pièce théâtrale Tamrine (Répétition) du dramaturge, M’hamed Benguettaf, version Abbas Mohamed Islam, Fathi Kafi et Nidhal, a été présentée samedi dernier sur les planches du Théâtre national algérien. Tamrine (Répétition) est une pièce qui relate le marasme que vit cette troupe de théâtre formée de trois éléments et ce, pour trouver un espace digne afin de répéter leur pièce. Le malheur ne vient jamais seul.
Avec les soucis du quotidien qui les minent, ces derniers sont aussi expulsés de la salle en pleine répétition par les partisans du parti politique (unique) qui veulent exploiter l’espace pour des raisons partisanes, entre autres, les réunions interminables. «Arrêter tout et remettre au lendemain». Hélas! les soucis ne disparaissent pas du jour au lendemain. Encore moins, si vous ne faites rien pour! Mieux vaut le faire dès que possible. Plus vous traînez et plus vous risquez de faire des erreurs.
A partir de ces situations, les personnages sont atteints de stress, fatigue… quand les problèmes s’entassent, on ne sait plus quelle direction prendre. Et comme on passe son temps à les gérer, on finit par stagner. Alors, comment en venir à bout? En agissant de la sorte, les politiques ont voulu démontrer par l’arrogance et le mépris en plus, la force de l’arbitraire dont ils tirent leurs pouvoirs.
C’est une pièce tout en tensions que M’hamed Benguettaf nous donne à voir, politique et drôle, parodique et critique, où le présent ne cesse de buter sur la mémoire, sur les scories d’une histoire nationale purifiée, une pièce en marche.
Méditation sur le temps, entre durée et répétition, et sur l’aliénation humaine. Tamrine (Répétition) est aussi une pièce profondément algérienne. A travers les trois comédiens, tour à tour lyrique, critique, cocasse de manière oblique, le seul «possible», ce sont les conditions mêmes de possibilité de «l’Indépendance» qui se trouvent ici interrogées.
La scène s’est déroulée dans un cercle fermé, sombre dans lequel les comédiens donnent l’impression que tout le monde (public et comédiens) se trouvait dans une situation où chacun avait un rôle à jouer.
Les trois comédiens dont une femme (comédienne), un changement effectué par apport à la première version présentée par M’hamed Benguettaf, Islam Abbas et Kamel Bouakaz et ce, pour présenter la situation qu’endure la femme dans une société à mille visages. Ils se sont distingués par leur souplesse et dynamisme, voix et expression du visage, ce qui a honoré le texte de la pièce, un texte plein de messages, de métaphores et de symboles sur une réalité sociale, culturelle et politique vécue par tout un chacun dans la société. D’une durée d’une heure et demie, cette représentation s’inscrit dans le cadre du programme «spécial Ramadhan», qu’a élaboré le Théâtre national algérien.
C’est à partir de ces situations qu’on pose quelques hypothèses avec comme point de fixation les mobilisations récentes. Mais ces décennies ont laissé des traces importantes, en constatant que même en plein pluralisme politique, les partis et les syndicats sont aujourd’hui partie intégrante du système.
Et de ce champ aujourd’hui restreint, il reste les reculs syndicaux et la perte progressive de confiance dans la démocratie.
1 juin 2009
Culture