Les nouvelles orientations de Sellal : Cap sur l’irrigation agricole
De notre envoyé spécial à Tiaret Sid-Ahmed MERABET
S’exprimant à partir de Tiaret où il se trouvait ce jeudi en visite de travail et d’inspection, le ministre des Ressources en eau estime que le temps est venu pour redoubler d’efforts en matière d’irrigation agricole et affirme même que les cinq prochaines années seront déterminantes pour assurer de meilleures performances en profitant, notamment du traitement des eaux usées qui seront utilisées en l’agriculture.
Abdelmalek Sellal qui a donné à partir du barrage Dahmouni le coup d’envoi de l’irrigation de plus de 1 200 hectares de périmètres agricoles sur un total de 4 000 hectares considère à cet effet que cette région du Sersou doit retrouver sa vocation d’antan et redevenir, comme jadis, le grenier des produits céréaliers et des légumes secs, rappelant à cette occasion que notre pays arrive aujourd’hui à assainir 450 millions de m3 d’eaux usées sur un total de 750 millions m3, un volume qui sera porté grâce à la centaine de stations d’épuration réalisées ou en cours de réalisation à 650 millions m3 puis 750 millions m3 en 2014. « Maintenant que nous sommes sur le point de sécuriser notre alimentation en eau potable, nous devons à présent orienter notre politique vers l’irrigation agricole », plaide-t-il après avoir procédé à la mise en service de la station d’irrigation du barrage Dahmouni et qui a coûté la bagatelle de 1,4 milliard de dinars.
A propos de l’AEP, le ministre ne cache pas sa satisfaction quant à la quantité d’eau emmagasinée aujourd’hui dans nos barrages dont le taux de remplissage est de 64%. « C’est du jamais vu en pareille période de l’année lors de ces 30 dernières années », se réjouit-il devant les journalistes, mettant en valeur pour la énième fois les gros efforts réalisés ces dix dernières années par l’Etat et traduits par la construction d’autant de barrages que l’Algérie a réalisé de 1962 à 1999, sans oublier les 13 stations de dessalement qui assurent une production journalière de 2,5 millions m3 avant que ce volume ne soit porté en 2010 à 3 millions m3. « Et avec les 19 barrages prévus au titre du plan quinquennal 2009 – 2014 et 3 autres stations de dessalement, on est en droit d’affirmer que notre pays peut aisément se prémunir pendant cinq à six années d’une éventuelle sécheresse », assure Abdelmalek Sellal qui citera à ce propos les trois grands pôles de réserves d’eau, en l’occurrence les barrages de Beni Haroun (Mila) pour l’est du pays, de Taksebt (Tizi-Ouzou) et Koudiat Acerdoune (Bouira) pour le centre et Guergar (Relizane) pour l’ouest du pays.
Pour revenir à cette sortie qui l’a conduite dans la capitale du Sersou, et outre les projets liés à l’irrigation agricole, le ministre des Ressources en eau s’est enquis sur place des différents chantiers devant assurer une fois qu’ils seront achevés un taux appréciable en matière d’alimentation à l’eau potable au profit de la population de Tiaret, Sougueur, Frenda et autres Ain-Bouchekif. Avec une pluviométrie bon an mal an de 400 mm, les besoins de la wilaya s’élèvent à 130.000 m3/j. La wilaya compte deux barrages, en l’occurrence Dahmouni et Bakhadda d’une capacité respective de 50 millions de m3 et 40 millions m3. Et même si une nette amélioration s’est fait sentir à ce sujet, il n’en demeure pas moins que le déficit reste plus ou moins important. « Aujourd’hui, 30% des foyers de Tiaret ne sont pas alimentés régulièrement en eau potable », concède Abdelmalek Sellal qui affirme que ce problème sera résolu avec la fin des travaux de la réhabilitation de la station de traitement des eaux de Tousnina.
S. A. M.
El moudjahid
3 octobre 2009
PROJETS