ADRAR : A la conquête de Bordj-Badji Mokhtar
B. Abderrahmane est un jeune homme qui regorge d’énergie et de courage. Titulaire d’une licence en éducation physique, il a essayé de s’intégrer dans le monde du travail mais hélas sans succès. Les portes demeurent fermées.
Puis un jour du mois d’octobre, la chance lui sourit et il parvient à dégoter un job dans un établissement scolaire à Bordj Badj Mokhtar grâce à un ami de son père. Sitôt prévenu, il consulte la carte et décide sans hésiter à rejoindre son poste, ses élèves l’attendent de pied ferme au niveau de la famille du jeune diplômé, la tristesse bat son plein et les séparations sont pénibles et douloureuses. Mais il faut y aller et rendre service à son pays.
Abderrahmane se pointe à l’agence de Mostaganem car j’ai oublié de vous le dire que c’est un natif de la ville. Il est 7h30 du matin. Accompagné de son papa, lourdement lesté, Abderrahmane ne peut retenir une larme qui perle sur sa joue. Le père cache mal son émotion. Quant à la maman qui est restée à se morfondre chez elle appréhende ce voyage, car c’est la première fois que son fils la quitte pour un long déplacement plus de 2300 kms.
8h30, le bus s’ébranle et quitte la gare routière. Le père immobile cherche désespéramment à saluer son fils pour la dernière fois. Puis plus rien, le car disparaît et c’est le retour au bercail. Abderrahmane s’est bien préparé et pour tuer le temps, glisse un kit dans son oreille : une musique nostalgique qui rappelle la dure réalité. Mosta est loin maintenant, très loin. Beaucoup d’escales : Tiaret- Sougueur- Aflou- Laghouat et enfin Ghardaïa. Le trajet n’est pas encore terminé, le bus vient de parcourir plus de 760 kms. Inébranlable, Abderrahmane ne semble nullement décourager et il est impatient d’arriver à destination. Boissons, sandwichs sont avalés en cours de route il faut bien se remplir la panse car la route est encore longue. Maintenant le trajet s’effectue de nuit. ville d’Adrar qui fait partie de l’Algérie profonde, là il est immédiatement acceuilli par El Hachemi un ami de la famille. Sitôt le petit déjeuner avalé, Abderrahmane s’allonge et se repose, il doit dormir car l’après-midi, le plus dur du parcours l’attend. Il est plus de 13 heures quand Abderrahmane s’embarque en direction de Reggan, à 140 Kms. Une fois là bas, il doit prendre un autre véhicule (un 4/4) plus adapté pour la traversée du grand désert de Tanezrouft. En effet 800 kms séparent B.B.M ’Adrar. Abderrahmane décide de siroter un thé mousseux et très chaud qui lui donnera de la force. 18 heures, il quitte Reggane pour BBM à 65o km plus loin. Abderrahmane ne ressent aucune appréhension. Le chauffeur, un conducteur aguerri
Connaît, bien la région. On a l’impression qu’il se dirige grâce aux étoiles car n’importe qui pourrait s’égarer et l’égarement est synonyme de risque potentiel. Abderrahmane a bravé tout cela : kms, ennui, piste, fatigue pour offrir ses compétences aux élèves de cette partie reculée et isolée : B.B.M Abderrahmane a beaucoup de mérite et son exemple et son abnégation devraient être suivis par d’autres. Finalement, à 6h du matin, le 4/4 s’immobilise devant le collège Abderrahmane est ravi. A 8h ses élèves effectuent déjà les premiers exercices car Abderrahmane n’a pas voulu se reposer. Bravo !
M. Charif
Dimanche 8 Novembre 2009
29 décembre 2009
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