Tiaret
La liste des bénéficiaires des logements sociaux contestée à Sougueur
Comme de coutume, jamais une opération d’octroi d’un quelconque bien de l’Etat ne se passe sans protestations, ceci veut beaucoup dire sur la probité de ceux que nous choisissons comme responsables pour veiller sur le bien-être du citoyen et donc sur la pérennité de l’état de droit.
A cet effet, il n’y eut pas de miracle à Sougueur pour ce genre d’opérations qui sont devenues la bête noire des responsables. Attendue depuis longtemps, la liste des bénéficiaires des 222 logements sociaux locatifs, affichée il y a quelques jours à Sougueur, n’a pas fait que des heureux, compte tenu des protestations qui ont eu lieu devant le siège de la daïra. Ainsi, aussitôt les noms connus, certains postulants, qui se disent prioritaires, ont manifesté leur colère en se rassemblant dans la rue avant qu’ils ne soient dispersés par les services de sécurité. Selon des propos de citoyens mécontents, et appuyés par des associations, plus de 100 bénéficiaires sur les 220 ne méritent pas de figurer sur la fameuse liste, si les textes régissant l’attribution de logements sociaux avaient été appliqués.
Les protestataires soulignent que la liste est truffée de dépassements, signalant à titre indicatif le cas des 13 employés de la daïra, l’attribution au profit de deux membres de la même famille ou encore les fonctionnaires dont les salaires dépassent le seuil fixé par la loi, les contestataires dénoncent par ailleurs le fait que certains postulants, qui ont déposé leurs dossiers en 2007, aient bénéficié de logements, alors que ceux de 1994 attendent toujours.
Soutenus par des citoyens, les protestataires ont fait circuler une pétition pour exiger des autorités l’ouverture d’une enquête approfondie sur ce qu’ils appellent «les indus bénéficiaires» dans la mesure où le facteur priorité n’a pas été respecté. Et l’exemple le plus édifiant est celui de ce père de famille, qui a été récemment expulsé de son logement pour se trouver sous une tente dans la rue, mais aussi celui de ce citoyen resté dans l’expectative même s’il détient un arrêté signé des mains du wali depuis 1990.
Enfin, pour faire porter leurs voix plus haut, les pétitionnaires, au nombre de plus de 150, ont décidé d’observer un sit-in devant le siège de l’APC de Sougueur, alors que l’association locale de la citoyenneté et d’autres représentants du mouvement associatif devaient rencontrer le chef de daïra en sa qualité de président de la commission d’attribution de logements pour lui soumettre les doléances des plaignants et lui présenter les différentes irrégularités ayant entaché cette distribution.
Ouest Tribune
S.Moumen
15 février 2010
LOGEMENTS