Décès de l’imam Hadj Med Chaâlal
Une éminente figure de Sougueur s’en va
HOCINE MOHAMED CORRESPONDANT DE LA VOIX
L’éminent Imam Hadj Mohamed Chaalal a tiré sa révérence, lundi matin, suite à une maladie à l’âge de 79 ans. Ce fils d’imam, feu hadj Missoum, était à son jeune âge receveur à la poste de l’Ouarsenis (ex Souk El Had) où, en 1954, il organisa avec des moudjadine l’incendie du bureau de poste pour s’accaparer le butin qui servira la cause de la révolution.
Arrêté, il fut incarcéré dans un camp de concentration à la ferme du boucher, puis transféré à Mahdia. Il fut condamné à mort par l’autorité coloniale pour activité subversive, mais cette peine ne fut pas exécutoire car l’intervention du sénateur Bensaci le sauva in extremis du peloton d’exécution en 1956. Parti en France, il intégra la Fédération de France au côté de Ali Haroun qui devient son ami. Après l’indépendance, il fait des études supérieures et décroche une licence en littérature. Il ira ensuite à Mostaganem pour étudier le Fiqh, perfectionnant ainsi son apprentissage du Coran à la zaouia de Bentakouk (1944-1950). Il occupe ensuite la fonction de receveur de commune à Sougueur pendant plus de vingt ans et enseigne les finances au CFA de Tiaret. Il contribue avec d’autres personnalités, notamment au côté de l’ex-président Liamine Zéroual, aux débats sur la réconciliation nationale. Hadj Mohamed Chaalal était membre fondateur de l’association nationale des zaouiate sous la présidence de son frère le Dr Hadj Mahmoud Omar Chaalal. Répondant présent dans toutes les festivités nationales religieuses et activités de bienfaisance, il n’épargnait aucun effort à régler les différents entre les personnes venant solliciter son intervention. Il fut, comme son père, imam à la mosquée El Attiq de Sougueur et continua, jusqu’après sa retraite, de donner des leçons religieuses ainsi qu’à la Zaouia de Hadj Mohamed Benaouda au profit des étudiants (Talabas). A son enterrement, ce mardi, des milliers de personnes l’accompagnèrent jusqu’à sa dernière demeure où il fut enseveli aux côtés de son défunt père Hadj Missoum. A la tête du cortège funèbre, se trouvaient MM Belkhadem Abdelaziz, représentant du président de la république, Ali Haroun, ex président du HCE et ami du défunt, Ghoulamallah Bouabdellah, ministre des affaires religieuses, Mohamed Taguia, ex ministre de la justice, les walis de Tiaret et de Tissemsilt, les membres de l’association nationale des zaouia, à leur tête M. Chaalal Mahmoud, ainsi que beaucoup de compagnons d’armes et d’anonymes.
1 mars 2010
Hocine Mohamed, RELIGION