C’est un Abdelaziz Bouteflika impulsif qui répondait aux recommandations du forum des intellectuels algériens, hier, à Tiaret à la maison de la culture devant près d’un millier de personnes.
Le forum des intellectuels, présidé par l’ex-ministre Mustapha Chérif, assis pour la circonstance aux côtés du candidat libre, Abdelaziz Bouteflika, avait préconisé, au terme de ses travaux, tenus deux jours durant à l’université Abderrahmane Ibn Khaldoun et suivis par 150 universitaires de l’Ouest algérien, « une refondation de l’Etat qui passe inévitablement par la réforme de ses institutions ». Bouteflika, qui a dit « se rappeler l’époque où il évoluait durant la révolution dans la région en tant qu’officier », venait de titiller la fibre sentimentale des gens du Sersou et bifurquer vers la réconciliation, un des thèmes de campagne développés pour la circonstance. Les portes de la réconciliation sont « toujours ouvertes », a-t-il souligné. Il a précisé que, compte tenu de la sensibilité du sujet, il « n’est pas possible de limiter dans le temps, le processus de réconciliation nationale ». « C’est cette réconciliation que vous prêchez que je veux », asséna-t-il, non sans l’assortir de conditions.
« Que ceux qui ont prêché la violence et ont concouru aux tueries des Algériens de se repentir devant le peuple ! », soulevant ainsi un tonnerre d’applaudissements. Le discours de Bouteflika a été très court. A ceux qui voulaient l’interpeller sur leur situation personnelle, l’orateur rétorquera : « Je suis venu parler du destin de l’Algérie, pas des problèmes personnels. » « C’est ça la marchandise, c’est à prendre ou à laisser », enchaînera-t-il avant de se reprendre juste après, en annonçant « des mesures prochaines pour les patriotes qui ont défendu l’Algérie ». « Ceux qui continuent de choisir l’étranger pour fustiger la patrie, ce sont des ennemis. Nous n’avons jamais marginalisé quiconque », dira Bouteflika, s’agissant de la plate-forme élaborée par le forum des intellectuels. « Au sein de l’Alliance présidentielle, il existe bien un parti d’obédience islamiste qui nous soutient en dépit des pressions qu’il subit », a-t-il ajouté.
Date : 24/03/2009
Ecrit par : A. Fawzi
Source : www.elwatan.com
6 mars 2010
Fawzi Amellal., JUSTICE, POLITIQUE