La sablière Echara sera-t-elle réglementée ?
Les actes de dégradation que subit au quotidien la sablière «Echara» surplombant la ville se poursuivent et ce, en dépit des rondes qu’effectuent vainement les protecteurs de la zone.
Dès la tombée de la nuit, histoire d’échapper aux gardes forestiers et aux barrages des services de sécurité, des prédateurs investissent les lieux pour extraire des quantités énormes de ce matériau qu’ils écouleront clandestinement à un prix dépassant les 7 000 DA les 5 m3. Sur place, le paysage est des plus désastreux. A force de creuser, des cratères entiers se dessinent sur une superficie s’étalant sur des dizaines d’hectares, constituant une véritable catastrophe environnementale. Même les arbres ceinturant les lieux ne sont pas épargnés, car abattus par les ennemis de la nature. Des pins de 50 ans d’âge sont coupés pour être réutilisés comme des pieds droits dans les constructions ou comme combustible. Le problème, aussi grave soit-il, ne semble pas emballer outre mesure les uns et les autres sinon l’on aurait réglementé selon les modalités en vigueur, l’exploitation de cette sablière rendue fébrile par la main de l’homme. Il convient de souligner qu’à Tiaret les investisseurs intéressés par ce créneau ne manquent pas. Pour preuve, en 2006, deux personnes ont tenté de se constituer en Sarl pour justement solliciter l’exploitation de la sablière Echara mais aucune suite ne leur a été réservée. Ces derniers qui disposent d’une étude de faisabilité validant le projet se sont même engagés par écrit à recruter pas moins de 100 agents permanents, d’assurer la disponibilité du matériau et enfin de protéger le patrimoine contre les dégradations. Le dossier en question avait même atterri à l’époque entre les mains du chef de gouvernement lequel l’a retransmis aux services de la wilaya pour traitement. A ce jour, les deux postulants, qui ne désespèrent pas pour autant, assistent impuissants à la destruction du patrimoine forestier et au pillage du sable. Alors, le dossier jusque-là en instance bénéficiera-t-il de l’intérêt souhaité ?
Mourad Benameur
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/03/14/article.php?sid=97019&cid=4
14 mars 2010
Benameur Mourad, Environnement