L’économie informelle domine la vie quotidienne de nos villes et rien ne semble pouvoir arrêter. Tous les produits et toutes les activités sont touchés. Mais cette pratique n’est pas seulement une atteinte à l’économie nationale, mais c’est aussi et surtout une menace à la santé publique.
C’est exactement ce qui se passe avec la vente du pain sur les trottoirs à Tiaret. Des revendeurs improvisés distributeurs de pain et qui échappent à tout contrôle ont investi ces servitudes réservées à la circulation des personnes et rien d’autres. Le détournement des espaces publics n’est pas un phénomène nouveau. Mais depuis quelques années ce phénomène ne relève plus seulement des questions sociologiques ou encore moins économiques, mais tout simplement du droit commun et traduit la formation d’un banditisme organisé qui exploite un créneau bien qu’illicite reste porteur. Et le plus grave c’est les délinquants qui le pratiquent recourent à la main d’oeuvre d’enfants. Selon les citoyens du quartier de Sonatiba située au sud de la ville de Tiaret «ces revendeurs de pain cèdent à 10 dinars la baguette, exposées à même le sol devant les portes d’entrées du marché couvert, et au milieu des immondices. Ces trabendistes du pain sont soutenus par certains boulangers peu professionnels, qui les approvisionnent régulièrement. Parfois les dernières fournées des boulangers arrivent par fourgons à destination contre des paiements à terme.» Une astuce qui n’obligent pas ces boulangers indélicats à grader leurs commerces ouverts. Toujours selon les locataires du quartier où ce commerce est florissant «ces pratiques illicites ne sont en fait que la partie visible de l’iceberg et ne sont plus l’apanage de jeunes chômeurs, beaucoup de gens se sont investies directement dans des créneaux encore plus dangereux pour la santé publique.» Par exemple le pain de campagne communément appelé «pain de volcan» en référence à sa cuisson dans des fours traditionnels et dont les feux sont ravivés avec des huiles de moteur brûlées, du caoutchouc et du bois de récupération provenant de caisses d’emballage de produits dangereux. » Devant une situation alarmante l’association de défense des consommateurs et les associations citoyennes sont donc interpellées pour alerter les pouvoirs publics afin de mettre fin à ce négoce dangereux.
B. KACEM CORRESPONDANT DE LA VOIX
31 mars 2010
Boudali. KACEM, ECONOMIE -Industrie