A cinquante kilomètres de Tiaret et à une vingtaine de la zone des célèbres Djeddars, la charmante ville de Frenda, très ancien chef-lieu d’une grande daïra datant de l’époque coloniale, est superbement située à quelque 1.100 mètres d’altitude au pied des pentes boisées.
Un lieu féerique mais rarement visité par les touristes. Son nom berbère signifierait, selon les versions des historiens, «La bien choisie» ou, selon une deuxième version, «Ifren Dha: ils sont cachés là». Que les autorités pensent à y installer un ou deux hôtels modernes et cette ville pourrait devenir un vrai centre de séjour et une étape recherchée des visiteurs. En effet, outre l’excursion aux Djeddars, les touristes pourraient randonner vers les vertes forêts voisines, dans les monts de la wilaya limitrophe de Saïda, jusqu’au barrage de Bekhadda, situé à 50 km au nord de la ville. Ou carrément se livrer aux joies de la chasse dans les étendues désertiques du Chott Echergui. Par ailleurs, le hameau un peu abandonné de Taoughazout, à 06 km au sud–ouest de Frenda, s’enorgueillit sans cesse d’avoir abrité l’éminent savant, historien et sociologue Ibn Khaldoun qui a vécu à la fin du XIVème siècle. Il y rédigea une partie de sa «Moukaddima» et a même relaté sur place la bataille livrée par les princes berbères de Tahert au héraut de l’islam Sidi Okba. Toutes ces richesses de la nature semblent ne pas avoir plaidé en faveur de Frenda qui continue de vivre dans l’indifférence. Pour rappel, le nom arabe de Djeddar désigne des mausolées berbères de l’époque byzantine. Ce sont de grands monuments coniques à gradins reposant sur un socle à base carrée en gros appareils de pierres taillées. On en compte treize (13), selon nos sources ; ils jalonnent deux petits massifs à mi-chemin de Tiaret et Frenda, à l’écart de la route RN 14. Sur un autre plan, le patrimoine n’est pas en marge à Frenda. L’annexe de la bibliothèque nationale «Jacques Berque», avec ses milliers de titres, est prête à accueillir les chercheurs en Sciences humaines et sociales, pourvu qu’ils trouvent le gîte et le couvert dans cette ville. L’appel des Frendéens est désormais lancé aux Hautes instances de l’Etat pour que revivifie le tourisme, lequel peut faire l’objet d’un véritable programme de développement local, pourvu que les responsables locaux s’y intéressent
S. MOUMEN CORRESPONDANT DE LA VOIX
19 avril 2010
S.Moumen, TOURISME