Les nombreuses «descentes» inopinées des services relevant de la direction du Commerce pour un contrôle «de près» des commerces en alimentation générale sont à l’origine d’une vive polémique ces derniers jours et pour cause.
Le relevé d’échantillons de produits alimentaires divers par les éléments relevant du service du contrôle de la qualité et la répression des fraudes n’est pas du goût des commerçants qui dénoncent une procédure de «contrôle à l’envers», c’est-à-dire, au lieu de respecter la traçabilité du produit, en commençant par celui qui le fabrique jusqu’à celui qui le commercialise en passant par celui qui le distribue, les éléments de la direction du commerce procèdent à un échantillonnage des produits alimentaires aux fins d’analyses microbiologiques et physicochimique directement chez le commerçant et non chez le producteur lui-même de la marque de produit ciblé. L’exemple le plus renversant est celui du lait frais pasteurisé qui fait l’objet d’un contrôle systématique par les services du commerce qui se déplacent directement chez le commerçant en détail au lieu d’exercer un contrôle en amont, en commençant par le début de la chaîne, c’est-à-dire chez le producteur jusque au dernier maillon qui est le petit épicier du coin. Autre exemple non moins curieux est celui de cette superette dont le propriétaire s’est vu «confisquer» deux lots d’une marque confiture haut gamme aux fins d’analyses physico-chimiques.
Les résultats de l’analyse ont montré un non respect du grammage des ingrédients composant le produit, ce qui a valu au propriétaire de la superette deux amendes «salées» de cinq millions de centimes chacune. Interrogé sur le sujet qui fit tant jaser, ici, à la direction du commerce, on souligne que les éléments relevant du service de contrôle de la qualité et la répression des fraudes sont «habilités à intervenir là et quand ils veulent pour procéder à des analyses microbiologiques et/ou physicochimiques des produits alimentaires. Concernant la traçabilité du produit lui-même et l’interprétation des textes de loi dans l’esprit et la lettre, à la direction du commerce, l’on rétorque que le contrôle «ne se fait pas obligatoirement chez le fabricant du produit, notamment en ce qui concerne les produits alimentaires périssables puisque c’est souvent le, non respect de la chaîne du froid et des conditions de conservation d’une manière générale qui sont à l’origine de la détérioration du produit insiste-t-on. Seul «point positif» au tableau, la possibilité de se faire défalquer des impôts annuels le montant des produits retirés aux fins d’échantillonnage si les résultats des analyses s’avèrent négatifs. Même les amendes infligées par les services de la direction du commerce et par la justice sont susceptibles d’être défalquées sur le montant des impôts annuels «sur simple présentation du récépissé délivré par la direction du commerce», précise-t-on.
24 avril 2010
El -HOUARI Dilmi