Même l’ambitieux programme d’implantation de plus d’une dizaine de bibliothèques municipales à travers le territoire, de la wilaya, n’est pas arrivé à réhabiliter la lecture aux yeux du citadin désormais ensorcelé par les envoûtantes images de la parabole, un système d’abêtissement des facultés mentales de l’être humain, à commencer par les plus petits, soit la génération montante.
De plus, les bibliothèques communales sont toujours en quête d’une bonne gestion quand elles sont équipées et dotées en ouvrages valides pour le rare vrai lecteur.
Quant à parler des antiques librairies, ces minarets du savoir qui illuminaient les cerveaux du citoyen, ont quasiment disparu pour être remplacées soit par des «fast-food» soit par les bureaux à tabacs. Alors que reste t-il de la lecture et des lecteurs? A Tiaret, Sougeur, Frenda et dans d’autres villages connus autrefois par leur appréciable lectorat, le goût de la lecture est un lointain souvenir. En ville, il n’y a plus de librairies, au sens propre du mot, et les propriétaires des rares magasins sont devenus de simples marchands de souvenirs et autres babioles.
Un constat amer a été établi après notre enquête à travers les grands centres urbains de la wilaya.
Dans les établissements scolaires, le goût de la lecture n’est plus d’actualité et les élèves ont perdu totalement l’esprit de recherche.
Le plus aisés passent des heures entières dans les Cybers, pour retirer des copies d’exercices qu’ils remettront à leurs professeurs.
Dans les nombreux centres culturels et autres bibliothèques municipales, on ne rencontre que quelques rares visiteurs alors que les étalages offrent que des titres intéressants. Partout, les avis sont partagés, concernant le goût de la lecture et la recherche des titres pour améliorer les connaissances il y a certes un grand vide, tout le monde est attiré par la facilité et chacun peut recevoir des documents en utilisant le micro. En plus les librairies ont abandonné leur métier pour prendre la direction du marché informel qui est plus rentable.
Selon certains universitaires, actuellement les chercheurs éprouvent beaucoup de difficultés pour trouver des titres et les acheter pour préparer des dossiers. Il y a évidemment les bibliothèques publiques mais la plupart du temps, les délais exigés pour rendre les ouvrages m’encouragent point à la lecture personnelle.
D’ailleurs, aujourd’hui les livres coûtent trop chers et ne sont pas à la portée des vrais lecteurs.
Pour certains libraires, ce sont la démotivation affichée par le citoyen et les prix inabordables du livre qui les ont poussés à abandonner cette activité après avoir souffert pour brader de grands stocks restés invendus. Enfin l’ultime ressource est peut- être l’institution de la lecture en tant que discipline obligatoire des l’acquisition des premiers apprentissages, ceci aux côtés du programme de création de nombreuses bibliothèques à travers les établissements publics fréquentés par la majorité des citoyens. Ne dit-on pas qu’un enfant qui sait lire est un enfant sauvé et que la lecture est la clef de toutes les sciences?
S. Moumen
6 mai 2010
S.Moumen