Finalement, le programme des 37 semaines de cours, projeté en octobre par le ministre de l’Education puis subitement raccourci par la qualification des Verts au mondial, n’est jamais allé à son terme.
Pis encore, ce programme, ramené à moins de vingt sept (27) semaines, fut aussi amputé de plus de trois (03) semaines de grèves cycliques déclenchées par la gent de l’Education pour une augmentation des salaires avec une histoire d’application rétroactive à partir de l’année 2008. Ainsi, les parents d’élèves font face à une situation inédite et même les pédagogues avertis restent perplexes devant ce cafouillage et cette anarchie qui règnent au niveau des établissements scolaires, les CEM et les lycées en particulier.
Cette année, la cloche aura donc sonné avant l’heure pour nos collégiens et lycéens, car à partir de ce jeudi 13 mai 2010, les bancs de ces établissements seront désertés par leurs occupants quand ce n’est pas avant pour certains collèges et lycéens gérés par des directeurs qualifiés, selon cette époque de «bon vivant». Les cours sont, apparemment, achevés, les dates des examens arrêtées et celles des vacances avancées. Les examens blancs, épreuves qui précèdent le baccalauréat, le brevet d’enseignement moyen (BEM) et les compostions sont programmés à partir du 16 mai, alors que le 25 mai est la date butoir pour le choix des sujets de l’épreuve sanctionnant les 13 ans d’études. Pour cela, les avis divergent quant à l’évaluation de cette année scolaire spéciale. Certains enseignants et pédagogues, expérimentés et assidus, sont catégoriques, cette année scolaire 2009-2010 a été bâclée au sens propre du mot. «Il y a eu des grèves cycliques et le temps perdu n’a pas été convenablement rattrapé, ceux qui prétendent que les programmes sont à 80% achevés doivent aussi savoir que s’ils sont achevés, ils l’ont été dans de très mauvaises conditions, car les normes pédagogiques n’ont pas été respectées». En effet, comment peut-on avaler qu’un chapitre programmé pour dix heures, peut-il être dispensé aux apprenants en quatre ou cinq heures? Encore faut-il que ce programme officiel soit vraiment court et simple comme il y a quelques années, c’était l’époque où les classes d’examens ne quittaient l’établissement qu’un jour avant les épreuves. Hélas! Pour les pédagogues, la situation à laquelle est confrontée en ce moment l’école algérienne est inédite: d’aucuns affirment que les élèves ne partent plus en classe, ils préfèrent travailler seuls, en groupe ou alors en suivant des cours de soutien, ce n’est pas normal! Les enseignants n’ont pas le droit de libérer les élèves pour leur permettre de réviser leurs cours. La préparation des compositions et des examens de fin d’année doit impérativement se faire en étroite collaboration avec les enseignants qui ne peuvent en aucun cas être suppléés, ni pas par les cours «express» de soutien payés, ni par les polycopies, ni encore moins par l’Internet. Selon cette frange de gens avertis, l’élève doit travailler avec son professeur pour la préparation de son examen, il est aberrant qu’un enseignant demande aux élèves de ne plus venir aux cours sous prétexte qu’ils ont un examen à préparer. Bon nombre de pédagogues évoquent sans hésitation une année catastrophique, du fait que les élèves sont restés trop longtemps au repos ou dans une ambiance de liesse après les matchs de football. Pour l’élève, qui reste loin de l’école pendant longtemps, c’est difficile pour lui de reprendre les apprentissages. La reprise se fait de manière très démobilisée. Ainsi, c’est finalement lui le premier grand perdant dans tous les cas de figure. Enfin, et dans la logique, de nombreux parents et enseignants avertis dressent un pronostic très négatif quant aux résultats des épreuves du bac et du BEM prévues respectivement les 1er et 06 juin et précédées par celles de l’ex-6ème programmée en deux sessions, le 27 mai et le 24 juin pour la session de rattrapage. S.Moumen
15 mai 2010
ENSEIGNEMENT, S.Moumen