Le ministère de la Culture a annoncé officiellement l’organisation de l’édition 2010 de ce concours national pour le prix «Ali Mâachi». Les postulants doivent déposer leurs oeuvres avant le 1er mars 2010 auprès de la représentation du ministère de la Culture de leur wilaya, indique-t-on . Le concours national comprend trois chapitres couvrant les disciplines suivantes :
le roman, la poésie et l’art théâtral, outre les oeuvres musicales, les arts lyriques et chorégraphiques, les arts cinématographique et audiovisuel et les arts plastiques (peinture, sculpture, etc.). Le prix «Ali Mâachi» a été institué sur décision du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, ouvert aux jeunes algériens âgés de moins de trente-cinq ans. Ali Mâachi, l’artiste martyr, est né en 1928 dans la wilaya de Tiaret. Il rejoignit en 1948 la radio d’Alger et créa par la suite, contre vents et marées, son propre groupe artistique et musical, appelé «Safir ettarab », au sein duquel, usant d’une grande créativité et de modernité en matière de composition musicale et de paroles, il s’imposa vite à l’époque dans le domaine de la chanson algérienne, rivalisant même sur la scène artistique avec les maîtres Blaoui Houari et Ahmed Wahby. Hélas, son parcours artistique et musical rayonnant a été, en cours de chemin, tragiquement brisé. Il fut arrêté le 19 juin 1958, torturé puis assassiné lâchement par les militaires de l’armée colonialiste française pour son engagement artistique militant en faveur de l’indépendance nationale, avec son compagnon de lutte le chahid Mohamed Benmestora. Les corps martyrisés et ensanglantés des deux héros furent exhibés et suspendus à un arbre pendant plusieurs jours sur la grande place «Carnot» du centre-ville de Tiaret. Ali Mâachi était parolier, compositeur et musicien, mais par-dessus tout un fervent militant très actif de la cause nationale. Ce fut un patriote qui a chanté son pays, l’Algérie, et combattu le colonialisme dans les rangs du Front de libération nationale historique. L’amour de Ali Mâachi pour son pays apparaissait très clairement dans ses chansons, à l’exemple de l’emblématique « Biladi El Djazaïr », un hymne à l’Algérie pour laquelle il fit don de sa vie. Cette même chanson, qui fait partie du patrimoine immatériel national, a été reprise il y a longtemps par la grande chanteuse Nora. Désormais, en signe de reconnaissance pour les sacrifices consentis par Ali Mâachi, la journée de l’artiste célébrée le 8 juin de chaque année lui est dédiée. Il faut croire que l’Algérie a enfanté plusieurs autres Ali Mâachi, car chaque région du pays a donné le jour à un ou plusieurs artistes qui ont utilisé leur art dans la lutte pour l’indépendance. Zellal Abdelkrim
L’Echo D’Oran du Dimanche 21 Février 2010
26 mai 2010
3.Non classé