La responsabilité médicale et la relation entre médecins ont été au centre des 2èmes journées internationales de «déontologie médicale», organisées à l’université Ibn Khaldoun de Tiaret,
en présence de spécialistes d’Algérie, de France et de Tunisie. Les participants à cette rencontre, organisée par le conseil régional de déontologie de la wilaya de Chlef et qui a réuni de nombreux professionnels du secteur des wilayate de Tiaret, Relizane, Chlef, Tissemsilt et Aïn Defla, ont abordé les principes de la pratique médicale, de la déontologie et de la relation du médecin avec la société. Le Pr. Touhami Tayeb, un chirurgien des hôpitaux de Paris, a présenté une contribution axée sur «La pensée médicale et relationnelle chez Ibn Rochd» qu’il considère comme «étant une référence dans plusieurs domaines, notamment la médecine». «Les pays européens se sont intéressés depuis peu à la pensée d’Ibn Rochd», a indiqué le conférencier ajoutant que «les arabes et les musulmans doivent accorder un vif intérêt à ses travaux en y faisant une lecture moderne». Pour sa part, le Pr. Berradouane, un traumatologue d’Alger a présenté une conférence axée sur l’Islam, la déontologie médicale, la transfusion sanguine et le rôle de la société dans la promotion du don de sang. Pour le président du conseil de déontologie médicale, le Pr. Bekkat Berkani, l’objectif de cette rencontre est d’expliquer, d’une part, les nouvelles lois qui codifient la relation du médecin avec la société et, d’autre part, d’écouter les préoccupations des praticiens en vue d’élaborer des recommandations pour une éventuelle révision future des lois qui régissent le secteur. Concernant le problème inhérent à l’erreur médicale, le Pr. Bekkat a estimé qu’il serait erroné de considérer cet aspect comme une spécificité algérienne ou d’incriminer les médecins. «L’échec d’une intervention chirurgicale n’incombe pas uniquement au praticien, mais la responsabilité doit être assumée par l’administration, les services paramédicaux et tous les intervenants dans cet acte», a-t-il souligné. Liant l’erreur médicale au manque de moyens, il a précisé que le taux d’échec «diminue grâce à la disponibilité de moyens modernes et de personnels hautement formés». Le président du conseil de déontologie médicale a appelé les citoyens victimes de ce genre d’erreurs à introduire des plaintes au niveau des conseils de discipline relevant des conseils régionaux de l’ordre, avant de recourir à des actions en justice, «puisque ces deux institutions recherchent la vérité et la justice avant de se prononcer, sollicite une expertise médicale pour évaluer le taux du préjudice». Le Pr. Bekkat a, par ailleurs, annoncé que le conseil de déontologie médicale a lancé une campagne de sensibilisation des praticiens dont un grand nombre n’est pas affilié aux 12 conseils de l’ordre répartis, avant d’appeler à la création de conseils de wilaya de la déontologie «pour pallier les défections des conseils régionaux qui ne remplissent plus leur mission». Abordant la relation de son conseil avec la société et les pouvoirs publics, le Pr. Bekkat a souligné que l’institution qu’il préside n’a qu’un rôle consultatif auprès des structures gouvernementales, «qui la sollicitent quand des initiatives de développement du secteur sont engagées ». APS
L’Echo d’Oran du Samedi 7 Juin 2008
28 mai 2010
SANTE