Décidément, les commerçants semblent bien décidés à avoir la peau du brave consommateur et ce, même avant le mois sacré du Ramadhan. En effet, une petite virée à travers les marchés de la wilaya de Tiaret témoigne de l’évolution du phénomène de cupidité, lequel a, malheureusement, contaminé nos commerçants en gros et au détail.
Sachant qu’actuellement même les prix des produits de la mercuriale en hausse ne sont affichés que rarement ou pour la forme chez certains. Et contrairement à ce qu’affirment certains commerçants, la hausse vertigineuse des prix des fruits et légumes n’est pas conjoncturelle. Ce sont les détaillants qui défient toutes les lois du marché et continuent d’imposer leur volonté en toute impunité en affichant quotidiennement des prix exorbitants qui mettent à mal le budget des ménages. En cette saison printanière, les prix des fruits et légumes subissent une hausse constante et ce, à travers tous les marchés fixes ou hebdomadaires de la wilaya. De Tiaret à Takhemaret ou Rosfa, les légumes les plus consommés par les citoyens, tels la pomme de terre, la courgette, l’oignon, le poivron, le chou, les fèves et la laitue sont pratiquement hors de portée des petites et moyennes bourses, et particulièrement quand il s’agit de familles nombreuses. Il en est de même pour les fruits qui sont, pour la plupart, importés, pourtant les revendeurs interrogés n’en démordent pas. Pour eux, c’est le grossiste qui impose les prix. Les consommateurs, eux, ne cessent de dénoncer cette persistance de hausse des prix qui concerne les légumes dont le prix n’a jamais dépassé les 40 dinars du temps des vaches maigres. Par exemple, la courgette et les concombres sont écoulés à plus de 70 dinars le kilogramme. L’oignon sec aussi est boudé par les consommateurs qui se rabattent sur l’oignon frais. Le prix de l’oignon sec rivalise, aujourd’hui, avec celui de la banane importée qui est à 100 DA le kilogramme. Le poivron, la laitue et la tomate ne sont pas descendus en dessous des 80 dinars. Quant aux petits pois, l’ail et le citron, leurs prix ont fait une petite baisse durant une semaine pour reprendre leur envol respectivement à 70, 400 et 250 dinars après la pomme de terre qui continue de faire des siennes d’un jour à l’autre. Pour ce qui des fruits, mieux vaut s’en passer puisque tout se vend à plus de 140 dinars. En somme, rien ni personne ne semblent pouvoir arrêter les détaillants dans leur détermination de saigner les citoyens. D’autant plus qu’avec la saison estivale et le Ramadhan, cette année, le citoyen va sûrement laisser des plumes avant la fête de l’Aïd et la rentrée scolaire qui vont, elles aussi, avoir lieu à la même période.
S. Moumen
5 juin 2010
S.Moumen