TIARET/ÉVOCATION
Pour que nul n’oublie Hachemi Fatima-Zohra
C’est sous le thème “Torture des femmes par l’armée coloniale française” que sera commémoré aujourd’hui au conservatoire communal de musique de Tiaret, le 13e anniversaire de la mort de la regrettée Hachemi Fatima-Zohra, décédée un certain 14 juin 1992 et ce, à l’initiative de l’association Enfance en détresse.
Connue pour son militantisme durant et après l’ère coloniale, la moudjahida Fatima- Zohra dite “Habiba” était l’une des membres du réseau FLN féminin de la ville de Tiaret, agissant sous les ordres du martyr Hamdani Adda. Aux côtés de ses compatriotes Moussa Fatima (Samia), Kaïli Fatma (Souad), Souidi Melouka (Karima), Benahmed Aouda et Feghouli Aouali, elle se chargera de la collecte des médicaments, des fonds, des renseignements et de la distribution des allocations et des vivres aux familles dont les hommes se trouvaient au maquis ou en prison. Le 19 novembre 1959, la plupart des militantes dont Hachemi Fatima et Boukhors Saâdia furent arrêtées, torturées et condamnées à quatre ans d’emprisonnement et cinq ans d’interdiction de droit civique pour atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat pour être ensuite incarcérées à la maison d’arrêt de Tiaret, d’Oran et d’El-Harrach. Transférées dans une prison en Normandie, au Calvados (France), leur libération se fera le 21 décembre 1961. Loin de se lasser, Fatima- Zohra poursuivra son activité après l’indépendance pour se consacrer à la vie culturelle et artistique de la cité. Avec son époux Mohamed Laribi et le défunt Belarbi Mustapha, elle prendra part à la création de la troupe musico-théâtrale Nasr Echaâb. A l’orée des années 1970, la militante Fatima- Zohra se trouvera à la tête de l’UNFA au sein de laquelle elle va se dépenser pour la conquête des droits de la femme et sa promotion. Son parcours “multiforme” la mènera à jouer un rôle politique méritoire au sein de la municipalité de Tiaret, dont elle sera un membre très actif et efficace. Sa générosité et sa disponibilité lui vaudront l’estime de la population notamment celle laminée alors par la détresse et la misère, devait nous préciser M. Amar Belkhodja ancien journaliste et chercheur en histoire. C’est donc en hommage à cette femme courageuse et dévouée que l’association organisatrice a concocté un programme varié appuyé par une table ronde sur la torture des femmes par les colonialistes, animée par le même Amar Belkhodja, et en présence d’anciens moudjahidine qui étofferont cette journée par des témoignages vivants sur le parcours combattant de la regrettée. Une exposition d’arts plastiques assurée par l’illustre peintre Abdelhamid Sahraoui ainsi que des photos de l’antique Tihert feront partie du décor de la grande salle du conservatoire de musique. Une exhibition de musique classique par les élèves dudit établissement et un monologue de Alloula, interprété par Mohamed Mohamedi figurent également au menu de cette initiative.
Mourad Benameur
Jeudi 16 Juin 2005
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2005/06/16/article.php?sid=24513&cid=22
13 juin 2010
Benameur Mourad