Les unités de maternité seront dotées avant la fin de l’année 2010 de services de néonatalogie, a indiqué mercredi à Alger le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, qui a annoncé la réalisation de 20 hôpitaux mère-enfant dans le cadre du programme quinquennal. «Nous allons doter tous les UMC avant la fin de l’année de services de néonatalogie. Et il est prévu, dans le cadre du programme quinquennal,
la réalisation de 20 hôpitaux mère-enfant», a déclaré M. Ould Abbès lors d’une rencontre consacrée aux Objectifs du Millénaire pour le développement et aux efforts en matière de réduction de la mortalité infantile. Le ministre a relevé l’importance de l’implantation de pôles équipés pour prendre en charge l’enfant et sa mère et la formation de pédiatres en néonatalogie. Il a démenti, par ailleurs, qu’il y ait rupture de vaccins, affirmant que dans le cas où cela surviendrait, un dispositif a été mis en place par le gouvernement pour leur acquisition immédiate. M. Ould Abbès a indiqué, d’autre part, avoir pris attache avec le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales pour connaître les besoins en médecins des structures hospitalières dans chaque wilaya. «Il a été noté un besoin de plus de 4000 médecins, dont 389 en pédiatrie et 541 en gynécologie», a-t-il précisé, ajoutant que des actions seront entreprises aux plans de la coopération et de la formation. L’Algérie a adopté à l’instar de 188 pays la Déclaration du Millénaire en septembre 2000 à l’issue du Sommet Millénaire qui a réuni les chefs d’Etat du monde entier à l’invitation du secrétaire général de l’ONU. De son côté, le Pr Djamil Lebane, chef de service de néonatalogie au Centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha, a affirmé que la réalisation des Objectifs du Millénaire en matière de réduction de la mortalité infantile et néonatale restait difficile mais possible. Pour ce faire, il a relevé l’importance de la formation du personnel soignant, qu’il soit médical ou paramédical, concerné par la prise en charge des nouveau-nés. Le Pr Lebane a indiqué qu’il existe 12 wilayas, dont Alger, Ouargla, Annaba, Tébessa, Batna, Oran et Tiaret, qui connaissent un taux élevé de mortalité infantile, lié, parfois, au paramètre de la densité démographique, soulignant la nécessité d’aider ces wilayas à réduire ce taux. «L’Etat a engagé des moyens considérables en termes d’infrastructures et d’équipements médicaux, mais des insuffisances demeurent en matière de formation du personnel médical et paramédical», a-t-il insisté. Au sujet de la situation de l’Algérie en matière de mortalité infantile par rapport aux Objectifs du Millénaire (1990-2015), le Pr Lebane a mis l’accent sur l’importance de réduire cette mortalité des deux-tiers. La mortalité infanto-juvénile concerne la mortalité des enfants de la naissance (nés après 28 semaines de gestation) à la quatrième année révolue (0-4 ans). Dans ce cadre, le spécialiste a indiqué, à propos de l’évolution de la mortalité infantile entre 1990 et 2009, qu’elle est passée de 46,8 pour 1000 (mille) naissances vivantes à 39,4 pour 1000 (soit un gain de 7,4 points).
17 juin 2010
SANTE