07-06-2010
Une rencontre a été organisée hier au centre culturel Aissa Messaoudi à l’occasion de la Journée nationale de l’artiste qui coïncide avec la commémoration de la mort du chahid Ali Mâachi.
Organisée par la radio algérienne en collaboration avec l’association Mechâal Echahid, la rencontre a réuni des dizaines d’artistes de la nouvelle génération et des anciens dont certains ont milité dans les rangs du FLN. La cérémonie a débuté par une communication du journaliste et écrivain Amar Belkhodja, auteur d’un livre biographique intitulé Ali Mâachi 1927- 1958 – art et combat. Le conférencier est revenu sur la vie de l’artiste, notamment son combat pour l’indépendance de l’Algérie et son exécution le 8 juin 1958 avec deux de ses amis moudjahidine, Djilali Bensotra et Mohamed Djahlene.
Amar Belkhodja a tenu à rappeler les actes barbares des soldats français qui avaient ramené les trois chouhada dont Ali Mâachi sur la place des martyrs de Tiaret et les ont pendu à des platanes. L’armée française, a indiqué Belkhodja, avait opté pour la méthode du spectacle afin de faire peur aux Algériens. De telles exécutions en public avaient déjà eu lieu dans d’autres villes d’Algérie telles que Khemis Miliana, Sougueur et Berouaghia.
Il faut dire que la vie artistique de Mâachi était indissociable de sa vie militante comme beaucoup d’artistes tels que les comédiens Sid Ali Haouat dit Fernandel, et Mohamed Touri qui mourût suite aux tortures des soldats français. En relatant l’histoire des artistes qui se sont sacrifiés pour l’Algérie et pour l’art, Belkhodja a, une nouvelle fois, lancé un appel pour garder la mémoire en baptisant les institutions culturelles en leurs noms.
Des institutions devraient porter leurs noms
Des témoignages nous ont rappelé que Madjid Redha est tombé au champ d’honneur les armes à la main et que son frère Habib avait été condamné à mort. Rachid Bachtobdji est également tombé au champ d’honneur durant la guerre de libération. On devrait aussi noter que des artistes tels que Hassan El Hassani, Tayeb, Abou El Hassan ont été internés dans les camps de concentration pour leur combat contre la France. Il faut signaler que dans les coulisses, la question de la situation de l’art et de l’artiste est revenue. On a également parlé des programmateurs de la radio et de la télévision qui continuent à passer les médiocrités du rai en oubliant les chansons du terroir.
Au début de la cérémonie, Tarek Chebli, avec son öud, a repris la célèbre chanson Angham El Djazair de Ali Mâachi et pour clore la rencontre, c’est la belle voix de la jeune Z’biri qui a entonné le chant Ikhouani la tensaou chouhadakoum. Ces deux chanteurs qui ont été bien applaudis sont un bel exemple pour dire que l’art authentique existe toujours et qu’il n’attend que de la considération. Un bon point aussi pour le dessinateur Karim Touil qui a réussi un beau tableau représentant Ali Mâachi.
Bari Stambouli
29 juin 2010
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