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Arts plastiques / Mohamed Oudhaï, l’inventeur du style « Er-Rogam »

6 juillet 2010

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«J’ai entamé la recherche d’une nouvelle formulation plastique appropriée, d’une redécouverte de notre riche patrimoine en décodant le langage subtil des signes peints, tissés et gravés de nos anciens sur des objets usuels tels que la tapisserie, la poterie, etc. », a indiqué cet artiste autodidacte originaire de Tiaret et y résidant,

une région très riche dans le domaine de l’artisanat. « Cette modeste quête plastique que j’ai intitulée « Er-Rogam » se veut une manière, une approche picturale personnelle d’interpréter la beauté du décor contenu dans la tapisserie du Maghreb et de notre pays en particulier », a affirmé l’artiste peintre dont cette prospection dans le vaste champ de la sémiologie picturale lui a suggéré l’idée d’assigner une fonction plastique aux divers signes graphiques, entre autres ceux produits par les habiles tisseuses dans leur production de tapis (zarbia, djerbi, frich, tag et draga) au décor soutenu par l’agencement subtil de contrastes de valeurs et de couleurs agréables consonantes. « La variété de graphisme de l’art traditionnel me donne la possibilité d’orienter mon travail vers une fonction plus plastique, plus élaborée, plus suggestive. Les éléments qui font le décor de la zarbia sont généralement mal décryptés, ce qui en limite souvent l’expression artistique», a expliqué le plasticien qui a puisé dans le vaste réservoir des teintes composées d’une variété de nuances de carmin, d’ocres et d’indigo d’une richesse inestimable. Polychromie des binaires et des tertiaires, qui judicieusement mise en valeur, donne vie à la chose produite et lui confère une harmonie musicale qui se voit. « Grâce à la structure des formes plastiques et à la recherche combinatoire des couleurs dans le « Er-Rogam », le visiteur pourrait voir surgir du fond des siècles la vie de ses ancêtres, vie ponctuée par les diastoles et les systoles de notre histoire millénaire faite d’alternances de joie et de peine, en un nécessaire voyage au haut de la mémoire, remontant ainsi le « cordon ombilical » qui nous rattache à la matrice première de nos valeurs », a ajouté cet artiste dont l’art, puisé dans le terreau culturel, est empreint de pureté et de fraîcheur originelle. « Par cette manière de peindre (« Er-Rogam »), j’espère apporter mon grain de … peinture dans cette riche palette maghrébine qui, je souhaite, permettrait aux esthètes de comprendre, sans difficulté, les structures formelles et sémantiques de chaque tableau exposé et de s’y ressourcer», a conclu Mohamed Oudhaï qui a exposé une vingtaine d’œuvres portant des nomes évocateurs tels que « Les meddahate », « El-Reggam », « La cardeuse de laine », « Ezairate », « El Khamsa » et « Cavaliers des Hauts Plateaux », le tout contant avec fierté et grandeur la richesse de notre patrimoine multimillénaire. « C’est l’entrelacs d’ocres nuancés aimant le verbe, ce sont les signes aux couleurs d’argile, de henné et de miel. C’est le rythme symétrique du kholkhal consonant. C’est la joute du berrah à l’ombre des youyous ambrés. Ce sont les fragments de rêves distants de mémoire éclatée. Rappel atavique, consciences des deux bords qui se hèlent », écrira Mohamed Oudhaï dont l’œuvre est un heureux agencement des signes d’Er-Rogam résultant d’une libre circulation d’éléments de la riche graphie traditionnelle, sans entraves normatives,  procurant au visiteur l’agréable sensation de « récupérer » une partie de son héritage civilisationnel ». Né le 6 novembre 1943 à Frenda (wilaya de Tiaret), Mohamed Oudhaï est membre directeur de l’Union nationale des arts culturels (Unac). Il compte à son actif plusieurs participations à des expositions collectives (1982, 1984 et 1985, centre culturel Mouloud-Feraoun, 1988, galerie Mohamed-Racim, galerie Mohamed-Temmam  et Ryad El Feth , 1992 et 2007 Palais de la culture. Il a aussi exposé à l’étranger, à savoir à Reims (France) en 1982 et 1984 et à Oulan-Bator (Mongolie) en 1989. Ses réalisations publiques consistent en 4 fresques lors de la tenue du Festival international sur Ibn Khaldoun, une œuvre au Parc d’attraction et de loisirs de Tiaret, 6 tableaux à l’aéroport de Bouchekouf, une fresque à Souk-Ahras, des toiles traditionnelles à la Grande-Poste de Tiaret et des œuvres collectives au Palais de la culture d’Alger. Mohamed Oudhaï est aussi lauréat du 1er prix de la meilleure affiche publicitaire (Salon maghrébin du cheval, éditions 1985 et 1986), 2e prix au Festival international des arts plastiques de Souk-Ahras, mention spéciale « cheval arabe en calligraphie «  (Salon national équestre 1987) et meilleure œuvre plastique sur la révolution palestinienne (1990).                         

 Le Citoyen Aniss Dalil

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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