Le malheur qui s’est abattu sur l’Algérie n’est ni un fait spontané, ni une fatalité naturelle; mais le résultat d’une mauvaise gestion politique.
Déjà 18 années passées, après le fameux jour où le Président de la république, Mr Chadli Bendjedid, fut contraint de déposer sa démission, devant des millions de téléspectateurs algériens. Une date du commencement de la décennie noire. Personne ne sait le chiffre réel des personnes tuées, massacrées durant cette étape noire. Une perte pour le pays en vies humaines et aussi en infrastructures. Une période considérée par les spécialistes plus difficile que celle du colonialisme français de 1954 à 1962. L’ennemi, durant cette époque était connu, c’était le ‘’Gaouri’’ et des traîtres plus vite démasqués.
Des témoignages ont été, certes, publiés sur ces événements et ceux qui ont suivi, jusqu’à nos jours avec la pauvreté, la ‘’harga’’ et le pouvoir d’achat instable…et bien sur le taux du dinar qui demeure sous ‘’la paillasse’’, malgré que le trésor de l’Etat est plein à craquer de milliards de dollars !
L’opinion est restée sur sa soif. Elle souhaite des révélations pour connaître les faces cachées de ce drame et de la politique qui y avait prévalu en Algérie, durant les deux décennies, que d’aucuns considèrent de décennie 80 ayant engendré tous les maux au pays.
Le malheur qui s’est abattu sur l’Algérie n’est ni un fait spontané, ni une fatalité naturelle, mais le résultat d’une mauvaise gestion politique.
Un mouvement ne prend pas soudain forme, il se développe. C’est se développement qu’il convient de remonter jusqu’à son début, pour tenter de saisir les zones d’ombre en vue de les éclairer afin d’avoir une idée sur la politique qui y était pratiquée, et ce dans le but de répertorier les erreurs néfastes et attentatoires à la stabilité du pays.
L’histoire retiendra, que quand Chadli Bendjedid a accepté les fonctions de Président de la République, le premier homme politique qui a aisément compris que l’Algérie avait pris un virage dangereux, c’était Mr Belaïd Abdesselam. Ecarté des nouveaux systèmes, cet ancien homme de Boumediene a pris contact avec des éléments responsables « Ben Bellistes » à Oran pour leur suggérer l’organisation d’une action armée pour renverser le système Chadliste, afin d’éviter à l’Algérie une apocalypse. Très prudents et méfiants les Ben Bellistes rejetèrent cette proposition.
Néanmoins, durant cette époque, les Ben Bellistes, conscients de l’itinéraire qu’avait pris la politique algérienne, ont tenté à plusieurs reprises d’organiser des actions dites de redressement, mais sans réussir. A chaque fois les services de sécurité agissaient avec célérité et rapidité pour les neutraliser.
Mr Abdelhamid Brahimi, très proche de l’internationale intégriste, a d’emblée, avec l’accord de son Ministre Mr Baki Boualem, politisé les minbars des mosquées en permettant au premier venu de donner des prêches.
Nommé à la tête du Gouvernement, Mr Abdelhamid Brahimi , très proche de l’internationale intégriste a d’emblée, avec l’accord de son Ministre des Affaires Religieuses, Mr Baki Boualem, politisé les minbars des mosquées en permettant au premier venu de donner des prêches.
A cette époque l’Algérie comptait plus de dix milles mosquées. Les salles de prières se sont multipliées dans les quartiers, les usines et les administrations. Des jeunes universitaires prenaient place dans les Minbars tout en dénigrant le pouvoir et Chadli. Une liberté d’expression largement étendue, les éléments des services de sécurité, les deux corps confondus, RG et SM, suivaient ce manège en rédigeant régulièrement leurs rapports et rarement ils intervenaient.
Abbasi Madani, ex-militant du FLN N°1 du FIS, qui venait de terminer ses études en Angleterre, est en possession d’une autorisation lui donnant droit d’accès à toutes les mosquées du pays pour prêcher et écarter du champ religieux toute personnalité influente
Mr Abbasi Madani, militant du FLN, qui venait de terminer ses études en Angleterre, est en possession d’une autorisation lui donnant droit d’accès à toutes les mosquées du pays pour prêcher, et écarter du champ religieux toute personnalité influente ou homme de culte sage, le cas du « Cheikh Bel Abbes Othmane » de la ville de Sidi Bel Abbes. « Abassi », sous le regard bienveillant et complice des hommes du parti unique (les rapports des services de renseignement signalant que ces agissements atterrissaient dans les tiroirs de la classe dirigeante). Alors le pays est déclaré impie et pour être musulman, il faut être placé sous le contrôle de cette nouvelle tendance qui développe un projet politique sous l’aspect d’idée religieuse. En utilisant les mosquées, c’est la domination sans faille du corps social, dira notre confère A.AB.
Le Président de la République Chadli Bendjdid, quant à lui entreprend une réforme politique prônant l’ouverture ‘’El Infitah’’ ayant pour slogan « Pour une vie meilleure ». Au cours du congrès FLN de décembre 1985, les débats ont été dominés par cette initiative présidentielle, à savoir « Nous devons répondre à deux exigences : les libertés et le bien être matériel ». Cependant, l’action des dirigeants algériens allait à l’encontre de ces slogans creux auxquels ils nous ont habitués. En effet, sur le terrain on a constaté que tous les projets industriels tels ceux de GNL.3, usine de pneumatiques à Médéa et le projet véhicule ‘’Fatia’’ à Bouchekif, Wilaya de Tiaret, ainsi que d’autres, étaient gelés. Les allocations touristiques ont ruiné le trésor. Une quantité énorme de réserve d’or était vendue. A cette époque on avait parlé de privatisation. Les grandes usines industrielles, devaient à cette période (1985), connaître une restructuration. Des négociations avaient été menées secrètement avec des multinationales pour leur vente. Il avait même été question de la dissolution des assemblées des travailleurs. L’UGTA s’y est opposé farouchement. Les adversaires de cette malheureuse tentative de changement n’ont pas désarmé, camouflés derrières des dogmes attachés à des privilèges bien concrets, ils gardaient la possibilité par le biais des pesanteurs et des arcanes administratives quand ce n’était par l’usage de la force de vider les lois de leurs sens et d’empêcher l’émergence d’une société civile de plein droit. Tels étaient les adversaires de Mr Chadli qu’on appellait communément « les conservateurs » Plongeant leurs racines si profondément dans le tissu administratif et économique algérien, que chaque pas fait avant par Mr Chadli était compensé par deux pas en arrière. L’intégrisme religieux devait alors être fortifié et bien développé pour être servi entre les conservateurs. Et c’est au vu et su de tout le monde, que deux courants politiques se développent parallèlement à celui véhiculant l’idéal de justice et de liberté prôné par le Président Chadli et le second prônant un retour à la foi, foi qui n’a jamais quitté le pays, pour l’instauration d’un Etat obscurantiste.
Les services spéciaux Français mettaient en exécution le fameux « Plan Bleu » qui a fait exploser Alger, d’abord le 5 octobre 1988, que le « Général Nezar » a appelé « Chahut d’enfants »
La France, de François Mitterrand à cette époque, protectrice de l’islamisme à la répression si féconde pour les coffres du néo-colonialisme, s’est directement ingérée dans les affaires de l’Algérie, les autres services spéciaux français mettaient en exécution le fameux « Plan Bleu » qui a fait exploser Alger, d’abord le 5 octobre 1988, que le « Général Nezar » a appelé « Chahut d’enfants ». Heureusement que les rapports des services de sécurité notaient clairement la présence d’étrangers dans ce « Chahut » du Général !
1989, le regretté « Kasdi Merbah », piègé, il est nommé chef du Gouvernement, dans un Etat sans sous, il fera appel à la planche à sous pour produire des billets de secours, imposer la vignette auto, mais l’histoire retiendra que le regretté Kasdi Merbah , lors de l’instauration de la vignette auto, il avait exonéré les véhicules de plus de dix années. Il n’a pas demeuré longtemps, les soi-disant communistes, du « PAGS » organisèrent à travers le pays « la grève du couffin ». Ironie du sort, le patron des services secrets, à cette époque, le « Général Mohamed Betchine », fera irruption dans le bureau de Kasdi Merbah, lui signifiant la décision de mettre fin à ses fonctions du Chef Du Gouvernement. Alors il lancé sa fameuse phrase : « Hna Y’mout Kaci ». Mais quand même le premier patron de la Sécurité Militaire, l’homme fort du pouvoir de Boumediene, céda finalement aux pressions du clan Chadliste, Il partira pour créer un parti d’opposition, mais, il sera lâchement assassiné en 1994.
Le 10 janvier 1992, les amis d’hier du Président Chadli, feront cette fois-ci irruption dans son bureau, pour lui dire : « Hot El Istiqala». Depuis, l’histoire est connue ; on a enregistré, durant plus de sept années de carnage terroriste, cent mille, deux cent mille, trois cent mille morts ! On ne connait pas encore le chiffre exact des morts.
Nous ne devrons pas oublier cette date. C’est la date du commencement du drame qui s’est abattu sur le peuple algérien. Ses séquelles touchent jusqu’à aujourd’hui, une large population par le chômage, la déconsidération pour ne pas dire Hogra, la « Harga » d’une jeunesse abandonnée, la cherté de la vie, un pouvoir d’achat inadaptable aux revenus de la classe moyenne. Faut-il faire un éloge funèbre avec des accents rageurs, peut- être pour contenir d’autres larmes anciennes…Ou alors dessiner la vie quotidienne d’un pays riche, avec une majorité en agonie ?
Aek Ben Brik
Mardi 12 Janvier 2010
LA UNE
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8 juillet 2010
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