C’est hier que le ri deau est tombé sur la traditionnelle waâda de Sidi El Hasni. Trois jours durant, les fidèles et les inconditionnels de la waâda et de la Tarika Taïbia ont vécu au rythme des karkabous
et des sons mélodieux du grand Sahara algérien. Mais pas uniquement. Les fidèles auront également inauguré la traditionnelle waâda par la lecture des versets coraniques, du crépuscule à l’aube. On appelle ça la Selka, les 60 Hizbs sont récités sans interruption, jusqu’à l’aube où s’est tenue une séance de voeux et de prières. La Hadra a vu plus de deux mille personnes rassemblées devant le mausolée de Sidi El Hasni où le baroud a tonné dans une ambiance spectaculaire. Les fidèles de la Tarika, mais également ceux des autres confréries ont entonné chants et psaumes religieux dans des mélodies de notre immense désert. Adrar, Timimoun, Ouargla, Béchar, Tamanrasset, Naâma, Saïda, El Bayadh, Labiod Sid Cheïkh, Tiaret, Relizane où se trouve la première et la plus grande zaouia de la Tarika du pays, ont répondu présents à l’appel. L’espace de trois jours, Oran El Bahia renoue avec sa mystique ancestrale et ses traditions hospitalières et humanistes. En effet, pendant plus de trois jours, les pauvres et les personnes nécessiteuses viendront se rassasier dans cette waâda. Couscous et viande bovine feront le bonheur des présents. Cette année, la waâda a vu la présence de hautes personnalités religieuses, mais aussi politiques, venues dans la discrétion totale pour prendre part à cette traditionnelle fête populaire de la ville d’Oran. On notera, malgré tout, la présence du grand Cheïkh de la Taïbia, en l’occurrence Mouley Touhami, grand Cheïkh d’Adrar vénéré et dont la baraka est reconnue par ses pairs. Le final de la waâda s’est déroulé en apothéose dans la ruelle mitoyenne de la zaouïa. Mais cette dernière, à cause des désagréments rencontrés et les embûches rencontrées, songe déjà à transférer son siège et même les festivités vers un autre lieu plus clément et plus large. Ammar Othmane
10 juillet 2010
Culture