Depuis plus d’une semaine, une décision de fermeture aurait été notifiée à une salle des fêtes implantée en plein centre-ville de l’ancienne capitale des Rostomides. Cette dernière demeure toujours en activité, selon les sources locales.
Les propriétaires de cette salle de fêtes étaient jusque-là autorisés à l’exploiter au mépris du bon sens, et ce, en dépit des protestations des riverains. A vrai dire, la décision signée par le wali avant son départ en congé, a dû «végéter» dans les tiroirs avant son exécution sous la pression citoyenne et même d’un élu de l’APN, qui en a fait une affaire personnelle. Le Directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya, confirme et rappelle la teneur du décret ministériel 05/207 du 4 juillet 2005, portant gestion des salles de fêtes et application des normes et principes régissant ce type d’établissements.
Agacés par les nuisances sonores et autres effets incommodant leur quiétude induits par l’exploitation de salles devenues sources de conflits latents, beaucoup de riverains ici et là, ont fait circuler des pétitions pour fustiger les gérants qui ne souscrivent, selon eux, ni ne s’astreignent aux clauses des cahiers de charges. «En raison du vacarme, nous sommes contraints de vivre cloîtrés à l’intérieur de nos habitations», ont déclaré certains riverains. Et d’ajouter «Dans certains périmètres, il existe des mosquées, des écoles, voire tout simplement des cités résidentielles en milieu urbain. Même le décret 93/184 du 27 juillet 1993 est foulé au pied, car «le niveau sonore maximum admis dans le voisinage de certains établissements, est supérieur aux normes de jour comme de nuit, où l’on dépasse allègrement le nombre des décibels requis», déplorent nos interlocuteurs.
Le DRAG qui dit inscrire «cette mesure dans le cadre du renouvellement des contrats d’exploitation et du suivi de leur activité limité à deux années», affirme pour sa part «qu’aucune salle désormais n’a d’existence légale au niveau du centre-ville». Cela pose en filigrane le problème de la disponibilité des salles dont la fermeture induite par cette démarche, compromet sérieusement le déroulement de beaucoup de mariages déjà programmés. Pour paradoxale qu’elle soit, l’affaire des autorisations d’exploitation des salles a fait dire à un citoyen que «les pouvoirs publics avaient consciemment ou non favorisé la création d’un monopole». D’autres plus mesurés dans leur approche, préconisent «l’ouverture de beaucoup d’établissements dont les activités seraient conformes aux restrictions contenues dans les cahiers des charges, pour ne pas pénaliser le citoyen». Avec un enregistrement de près de 1.500 nouveaux actes de mariage, les futurs couples et leurs parents, en plus des tracasseries qui jalonnent ces fêtes, doivent faire de la gymnastique pour trouver un espace où célébrer leurs noces. Pour certains, la solution passe par des réflexes d’antan, squatter les terrasses et même les ruelles des quartiers, ou dresser des tentes. Et vogue la galère !
Hamzaoui Benchohra
27 juillet 2010
Hamzaoui Benchohra