Après les espaces verts, les trottoirs, c’est au tour des passages et ruelles qui sont ciblés par certains habitants prédateurs de l’espace public. Le phénomène a pris ces dernières années des proportions inquiétantes au point où les habitants du lotissement haï chouhada de la Cadat,
ont juge utile d’interpeller la haute instance par le biais d’une copie remise à notre bureau à Tiaret. Sur un jugement de l’instance judiciaire, lit on sur le document officiel «l’arrêt des travaux réalisés à travers les passages jusqu’à nouvel ordre», mais en vain, une notification égarée dans une boîte postale.
Les transgressions des lois de l’urbanisme caractérisées par des agressions flagrantes du cadre bâti donnent, en effet l’impression d’avoir affaire à un véritable bidonville dans la ville. « C’est de la honte, lance un voisin, qui déclare que son quartier a été défiguré. Est-il imaginable une seule seconde, que l’on assiste au détournement de deux issues de plus de 300 mètres carrés, sans qu’aucune autorité n’intervienne ? Les signataires de la requête déplorent l’absence totale des services compétents, dont un dossier bien ficelé a été transmis aux différents organismes étatiques. Ce qui reste une lettre morte durant cette période de congé, ajoute le chef de file qui pointe un doigt accusateur sur les services communaux, la police de l’urbanisme, la DUCH et autres autorités avertis, dont chacun jette la balle sur l’autre camp, sans qu’aucune suite ne soit donnée et le squatteur continue leur besogne en obstruant les voies de passage pour transformer le lieu en chantier a ciel ouvert, au vu et au su de tout le monde. De l’extérieur, le visiteur ne peut détecter l’existence d’un passage réservé aux piétons, cette clôture en parpaings, érigée sur trois mètres de hauteur, décoré à la pierre taillée, pour faire de sa nouvelle résidence un espace grand comme une parcelle agricole. Selon les riverains au nombre de quinze, la partie de la cité est alimentée par un réseau d’AEP dont la conduite est actuellement endommagée. Plus grave encore, le réseau d’assainissement est en danger. Selon les habitants, cet endroit tant chéri et adulé par nos familles et nos enfants, vient tout bonnement d’être détourné par un horsla- loi qui a bafoué les lois de la République. Les protestataires attirent l’attention des hautes instances de la wilaya sur la situation d’un patrimoine public que la cupidité d’un homme a transformé en propriété privée. Le plus grave, ajoutent les signataires, c’est que le squatter continue son bricolage et son rafistolage, dont on ignore les documents qu’il conserve, pour passer à cette action et l’intervention des pouvoirs publics a échoué, comme en témoignent les travaux toujours en cours. Mais sur le terrain, ce sont des passages qui, par la force des choses, sont transférés purement et simplement à une vraie extension d’une superficie de plus de 300 m², ce que nous avons constaté sur les lieux. Pis encore, ce citoyen au dessus de la loi, usant la méthode de la jungle n’a toujours pas obtempéré aux multiples injonctions des divers services venus sur les lieux pour le questionner et lui ordonner d’arrêter immédiatement les travaux et de se conformer à la loi. Hamzaoui Benchohra
27 juillet 2010
Hamzaoui Benchohra