Le vaste plateau du Sersou, entièrement intégré dans la géographie des Hauts plateaux, s’est vite transformé, ces derniers jours, en un véritable brasier où le thermomètre affiche des graduations de 46°C, voire 48°C à l’ombre.
Toute cette étendue vide à perte de vue dans laquelle la vie humaine et animale a toute perdue la notion du temps du nord magnétique et du repos. Lorsque le jour se lève brusquement et devint un calvaire, le soleil refléta sur la terre tous ses rayons les plus vulnérables, alors les horaires ne sont plus connus par les transhumants toujours présents dans cette immensité désertique et steppique. De l’autre côté, au nord, c’est le calme plat dans la ville. Le béton, la ferraille, les voitures et les engins lourds sur les chantiers, la densité humaine constituent, à eux seuls, des facteurs imposants et déterminants dans la progression des températures à des rythmes exponentiels défiant ainsi toutes les technologies du froid. Dans cette fournaise, de petits enfants, personnes âgées et malades chroniques sont les plus vulnérables par la vague de chaleur sévissant dans la région. Pour fuir la cité et aller chercher de la fraîcheur partout où le soleil est moins écrasant, des bandes de jeunes de quartiers font régulièrement mouvement sur les plages limitrophes généralement non surveillées, barrages, retenues collinaires, oueds, fosses de chantiers, parfois des jets d’eau ou des canalisations éventrées. Faut-il encore rappeler cette comptabilité macabre dont ses registres sont toujours portés de jeunes morts par noyade à Oued Fardja et Oued Tet, à Frenda: le dernier n’avait que 22 ans. Tout est permis lorsque des piscines sont toujours en chantiers le temps de plusieurs guerres !! Où d’autres régies par des règlements draconiens, à 50, 100 ou 200 DA, peu importe mais les pauvres enfants ne peuvent se permettre de se jeter à l’eau à ces prix. Un jardin public restitué à la commune qui sent toujours l’odeur du fauve, des équipements structurants initialement prévus pour des jeunes sont toujours interdits d’accès, un parc de loisir au centre d’une forêt toujours abandonné et livré aux agressions de la nature et autres dégradations mécaniques. La nuit, tous les quartiers se ressemblent pour offrir de grands dortoirs de substitutions et de lieux d’attente pour des familles logées dans un F1, dans des garages ou dans des baraquements, ne pouvant encore se permettre de climatiseurs, encore moins de réfrigérateurs et de… l’eau !Selon certaines informations recueillies au niveau des urgences à l’hôpital Youcef Damardji, une moyenne de 10 à 20 personnes arrivent aux urgences présentant toutes des symptômes dus aux effets du soleil, des hydratations, des diarrhées aigues et intoxications alimentaires collectives enregistrées mors des fêtes et cérémonies.
B. KACEM CORRESPONDANT DE LA VOIX
28 juillet 2010
Boudali. KACEM