Edition du Dimanche 19 Septembre 2010
L’Algérie profonde
Les employés de l’ONDEEC lancent un SOS au ministre de l’Agriculture et du Développement rural pour le dénouement d’une telle confusion.
L’hermétisme auquel sont confrontés les travailleurs de l’Office national du développement des élevages équins et camelins (ONDEEC), dont le siège social est domicilié à Tiaret, est pour le moins inextricable. En effet, au nombre de 100, ces derniers, qui ont passé le mois de Ramadhan dans la disette, n’ont pas reçu le moindre sou durant 7 mois, alors que nous
sommes en pleine rentrée sociale ; ils sont, pour la plupart, des chargés de famille, donc en charge d’enfants scolarisés. “Nous n’ouvrons même pas le droit aux différents dispositifs d’aide sociale, comme l’indemnité scolaire, car nous sommes pénalisés par notre statut de travailleurs”, nous affirmera leur représentant syndical. “Notre masse salariale émane des 9% que doit verser la société des courses hippiques à notre organisme qui n’a rien reçu depuis 7 mois. Une injustice caractérisée quand on sait que les salaires annuels de cette société dépasse les 2 milliards de centimes, alors que nos salaires ne dépassent guère les 1,3 milliard, sachant qu’aucun de nos travailleurs ne frôle le SNMG”, fulminera-t-il. Un autre paramètre qui blesse encore est, selon notre interlocuteur, le soutien de l’État qui a débloqué 52 millions de DA en 2009 et plus de 40 millions de DA en 2010, versés dans un compte spécial au niveau de la Badr, au profit de la société des courses dont les responsables passent le cheval avant l’humain.
Autrement dit, le staff dirigeant de la société des courses ne lésine pas sur les dépenses concernant l’approvisionnement en aliments, produits vétérinaires, étalons…, mais ne semble aucunement se soucier de la misère que ces pères de famille endurent perpétuellement. Néanmoins, ces derniers ont été quelque peu rassurés par un mois de salaire encaissé à 48 heures des fêtes de l’Aïd. “Pendant que nous et nos familles vivons le martyre, les responsables concernés nous ont, encore une fois, jeté de la poudre aux yeux en nous versant un mois de salaire à la veille de l’Aïd et de la rentrée scolaire”, martèlera le responsable de la section syndicale qui se dit outré par une telle démarche. Ce dernier n’a pas été sans afficher son indignation devant le mutisme de la tutelle qui n’a même pas daigné réserver une suite à la série de requêtes dont elle a été destinataire. “Au lieu de régulariser la situation calamiteuse que nous endurons, les responsables ont préféré acheter 90 chevaux dont le prix varie entre 70 et 140 millions de centimes l’unité”, soulignera-t-il en lançant un SOS à qui voudrait bien l’entendre, notamment le ministre de l’Agriculture et du Développement rural qui est le principal interpellé quant au dénouement d’une telle
confusion.
19 septembre 2010
R. SALEM