Il ne se passe pas un seul jour où l’on ne remarque pas une anomalie supplémentaire sur le parc roulant du transport collectif interurbain. On a vu des bus supprimer la porte du milieu pour ajouter des sièges supplémentaires ou souvent de tabourets mobiles aux bons clients qui sont séparés seulement de moins de 10cm, mettant les pauvres voyageurs dans des situations les plus inconfortables. Ajoutons à cela l’état de dégradation avancée de ces «restes de cars» et nous serons amplement édifiés sur leur «confort». Mais là une remarque est plus que nécessaire: que ces propriétaires de bus s’adonnent à ces tricheries est une chose, mais il existe certainement un service pour contrôler l’état de ces boites de conserve car, si on leur donne l’autorisation de circuler, le coupable, lui, est tout désigné. D’ailleurs, ces engins pullulent sur les axes Tiaret-Dahmouni, Tiaret-Mellakou, Tiaret-Louhou, Mahdia-Hamadia, Hamadia-Rechaïga et bien d’autres lignes à travers la wilaya de Tiaret. Côté humain, généralement ce sont souvent les chauffeurs et receveurs de bus qui sont pointés du doigt pour leurs comportements jugés des plus incorrects pour beaucoup d’entres eux vis-à-vis des usagers. Mais, nous omettons de rappeler qu’il existe, également, de la part des clients, des conduites toutes aussi méprisables, sinon nettement plus absurdes. Pour ceux qui utilisent au quotidien les transports publics, notamment dans le tissu urbain à Tiaret, Sougueur, Ksar Chellala ou Frenda,
ils peuvent témoigner du nombre d’altercations qui se déroulent tous les jours dans les bus mais surtout de certaines attitudes nées de l’impolitesse des gens, chose qui, par exemple, n’existait pas dans le temps où l’Algérien avait sa propre éducation et non celle universelle de la parabole. En effet, il est devenu très courant de voir des jeunes adolescents, filles et garçons, se disputer à la force des bras et des jarrets, au niveau du terminus et dans le bus dans l’unique but de s’approprier une place pour s’asseoir, des jeunes sur leur 31 qui fument, un chauffeur qui sirote son café en répondant au portable…
Bien sûr, on ne se soucie guère des vieilles personnes que l’on n’hésite pas à bousculer au passage jusqu’à les faire, parfois, vaciller et tomber. Une fois, assis sur un siège, malheureusement, une bonne proportion de jeunes prend bien soin de faire la sourde oreille, faisant semblant soit de regarder par la fenêtre ou d’être distrait par l’écoute d’une musique aussi indécente que la manière de mâcher du chewinggum ou d’échanger un langage à 90% obscène. Et puis, il y a les «sans-gêne». Des gens des deux sexes et de tout âge qui parlent à voix haute dans le bus, qui racontent, toute honte bue, sans pudeur aucune, leur quotidien, vie privée, soucis personnels, histoires familiales, joies, désirs, affaires commerciales
S. MOUMEN CORRESPONDANT DE LA VOIX
20 septembre 2010
S.Moumen