Nos bus privés ! On peut beaucoup en parler et il ne se passe pas un seul jour où l’on ne remarque pas une anomalie supplémentaire, on a constaté que dans certains bus, les portières du milieu ont été tout simplement supprimées pour un rajout de sièges supplémentaires ou souvent de tabourets mobiles pour les passagers.
Moins de 10cm les séparent, mettant les pauvres voyageurs dans des situations les plus inconfortables. Ajoutons à cela, l’état de dégradation avancée de ces « restes de cars » et nous serons amplement terrifié sur leur « confort ». Mais là une question est posée : que ces propriétaires de bus s’adonnent à ces tricheries est une chose, mais il existe certainement un service étatique pour contrôler l’état de ces boites de conserve car, si on leur donne l’autorisation de circuler, le coupable, lui, est tout désigné. D’ailleurs, ces engins pullulent sur les axes : Tiaret-Dahmouni, Tiaret-Mellakou, Tiaret-Louhou, Mahdia-Hamadia, Hamadia-Rechaïga et bien d’autres lignes à travers la wilaya de Tiaret. Côté humain, généralement ce sont souvent les chauffeurs et receveurs de bus qui sont pointés du doigt pour leurs comportements jugés des plus incorrects d’ailleurs à juste titre, pour beaucoup d’entres eux, vis-à- vis des usagers.
Mais, n’omettons pas de rappeler qu’il existe également, de la part des clients, des conduites toutes aussi méprisables, sinon nettement plus absurdes. Pour ceux qui utilisent au quotidien les transports publics, notamment dans le tissu urbain à Tiaret, Sougueur, Ksar Chellala ou Frenda, ils peuvent témoigner du nombre d’altercations qui se déroulent tous les jours dans les bus mais surtout de certaines attitudes nées de l’impolitesse des gens, qui n’existaient pas dans le temps où l’Algérien avait sa propre éducation et non celle universelle de la parabole. En effet, il est devenu très courant de voir dans les bus et au niveau des stations, des jeunes adolescents, filles et garçons, se disputer verbalement et aussi à la force des bras, dans l’unique but de s’approprier une place pour s’asseoir, des jeunes sur leur 31 qui fument, un chauffeur qui sirote son café en répondant au portable… Bien sûr, on ne se soucie guère des vieilles personnes, que l’on n’hésite pas à bousculer au passage jusqu’à les faire, parfois, vaciller et tomber. Une fois, sur un siège, malheureusement, une bonne proportion de jeunes prend bien soin de faire la sourde oreille, faisant semblant soit de regarder par la fenêtre, soit d’êtres distraits par l’écoute d’une musique aussi indécente que la manière de mâcher du chewing-gum ou d’échanger un langage à majorité obscène.
Parfois aussi, c’est l’éternel baladeur planté dans les oreilles, qui fait office de diversion au cas où quelqu’un ose vous interpeller pour vous demander de céder votre place à une personne âgée. Et, malheureusement, cela réussit assez souvent. D’ailleurs, ce sont généralement les adultes, des quinquagénaires ou même des usagers nettement plus âgés, qui se lèvent pour laisser les vieillards s’asseoir. A plusieurs reprises, la situation devient tellement intolérable que le receveur est obligé d’intervenir ou à défaut les usagers eux-mêmes, qui s’en prennent à l’impolitesse de certains individus peu scrupuleux sur les règles de bienséance.
Mais, il existe aussi ceux qui ne s’offusquent pas de lancer à fond la musique, qui s’élève de leurs téléphones portables, qu’ils utilisent comme baladeurs. Et là, lorsque d’autres usagers, souvent des adultes, leur demandent de réduire le son ou d’éteindre carrément leurs appareils, le ton monte et on arrive assez souvent à l’altercation verbale, sinon même aux mains. Il y a également les «sans-gêne», des gens des deux sexes et de tout âge, qui parlent à voix haute dans le bus, qui racontent, toute honte bue, sans pudeur aucune, leur quotidien, vie privée, soucis personnels, histoires familiales, joies, désirs, affaires commerciales, etc.… Dans tout cela, nous retrouvons pareillement des usagers, qui abordent des attitudes pour le moins inhabituelles et qui relèvent, à priori, de leur sens de la politesse, visiblement défaillant. Il n’est pas rare de voir des personnes et plus particulièrement parmi les jeunes, une fois à l’intérieur du bus, s’adosser carrément soi sur le côté d’un siège, bloquant ainsi le passage, ou sur l’une des barres verticales, qui permettent aux clients de s’y agripper. Cette manière de se maintenir dans un bus, pour le moins dégradante, outre le fait qu’elle indispose les autres usagers, les privent d’un accessoire prévu pour les aider à se stabiliser lorsque le bus roule.
Certains citoyens qui utilisent au quotidien les transports collectifs, nous disent à ce propos : « Il y a certains énergumènes que l’on aimerait ne jamais rencontrer dans le bus, ils sont d’une impolitesse débordante. Il arrive parfois même que des individus s’assoient sur les bagages qu’ils font monter contre le gré de tous sur le plancher même du bus. On tombe parfois sur des voyous, qui s’en prennent aux usagers pour un rien. Et la liste n’est pas finie si l’on y ajoute ceux qui transportent des objets, qui sentent mauvais ou toutes sortes de bagages encombrants, ainsi que ceux qui veulent monter de force alors que le bus est archiplein. De tels manquements aux règles, qui régissent la vie en société, sont à mettre sur le compte de l’impolitesse. Et là, le « péché » revient en premier lieu au cercle familial et en partie à celui de l’Education nationale, là où l’on produit les générations avec leurs qualités et défauts. Malheureusement, le temps ne peut rebrousser chemin. Il faut donc faire avec, en vivant son époque, avec ses qualités et ses défauts.
S. Moumen
Ouest Tribune
20 septembre 2010
S.Moumen