Comme à l’accoutumée, la ville de Tiaret vit, depuis le premier jour de ce mois sacré, au rythme d’une machine sécuritaire particulière implicitement mise en place pour la circonstance, tant cette période bien précise se veut indéniablement sensible
Ainsi, jusqu’à lundi dernier, ce dispositif, mené par les services de la police judiciaire de la sûreté de wilaya, s’est distingué par une succession d’interventions qui se sont soldées, selon des sources très proches de cette institution, par l’interpellation, notamment lors des descentes nocturnes, de pas moins de 751 personnes. Notre source précise que 12 individus recherchés ont été arrêtés alors que 7 se trouvaient en possession d’armes blanches et 8 autres impliqués dans les délits relatifs à l’usage de stupéfiants. Au demeurant, au vu de ce bilan, le constat ne s’avère que plus astreignant quand on sait qu’il ne se passe malencontreusement pas une journée sans qu’on enregistre des cas de barbarie qui s’illustrent habituellement par des offensives physiques dont les victimes sont, pour la plupart, des femmes, des jeunes filles ou des vieux, délestés de leurs bijoux, portables, argent … Un phénomène qui, loin d’être nouveau dans nos contrées, soutenu par l’anonymat qui s’offre comme un terrain parfait pour sa propagation. « L’indifférence est un fait favorable à ces brigands sans pudeur ni conscience qui s’attaquent aux pauvres innocents, déjà marqués par la vie, au vu et au su de tout le monde et ceux qui assistent indistinctement à de tels décors ne font qu’attirer l’attention sur ce qui se passe sans jamais oser bouger le petit doigt », nous affirme ce vieillard qu’on venait de délester de la modique somme ramenée pour s’approvisionner. « Nous ne demandons pas à ces « spectateurs » de jouer aux valeureux mais tout simplement d’intervenir verbalement et alerter les hommes de loi», tenait à enchaîner une passante qui est loin d’oublier une histoire similaire au cours de laquelle sa bru s’est vue, l’année dernière, arracher une chaîne en or de son cou au niveau du marché de Volani, dans la périphérie sud de la ville. Il va sans dire qu’il s’agit d’une apparence qui doit éveiller une réaction de tous et non seulement des services de sécurité. Néanmoins, par réaction publique, on entend dire l’implication de la société civile comme le cas édifiant vécu, durant cette semaine, près de la direction de l’éducation où deux jeunes se sont engagés dans la poursuite d’un malfrat qui venait de délester une femme de son portefeuille et qui ont fini par le rattraper et récupérer l’objet volé. D’une manière proportionnelle, on peut dire, aujourd’hui, qu’aucun quartier de la ville de Tiaret n’est à l’abri de ces actes pour le moins abjects et méprisables. Des groupes composés généralement de repris de justice assiègent les endroits populeux dés les premières heures de la journée pour s’affairer dans le pickpocket et vol à la tire en faisant usage d’armes blanches. Toutefois, la concentration sur les questions du chômage et du pouvoir d’achat ne se dément pas et relègue les autres problèmes à un moindre niveau. Le manque de perspective pour les jeunes est corollaire à cette délinquance qui est considérée comme étant à l’origine des problèmes des quartiers en difficulté et ces endroits ne se différencient pas en cela de l’ensemble de la société dans la mesure où de tels aléas prennent une stridence singulière dans les zones défavorisées.
Le Courrier D’Algérie Mercredi 25 août 2010
M. Zouaoui
25 septembre 2010
JUSTICE, M. Zouaoui