Même si les vivants et les esprits cohabitent, rien ne nous permet de porter atteinte à la mémoire des morts, comme c’est le cas à travers les cimetières de notre pays. ÀTiaret, le constat est amer puisque nous assistons au paroxysme de l’immoral. En effet, les morts, auxquels il est logiquement souhaité de rendre visite
en déposant des fleurs sur leurs tombes, ont fini par subir les affres de l’incurie humaine. Au beau milieu des pierres tombales, ou carrément sur les tombes, certains dévergondés se permettent de s’adonner à des plaisirs charnels en y laissant des tas d’immondices, voire des berbingots de vin, des canettes de bière… Au niveau du cimetière du centre-ville, certains endroits sont convertis en dépotoirs à ciel ouvert, et ce, au vu et au su de tous. « Imaginez un peu la répugnance que je ressens quotidiennement en jetant un regard vers l’extérieur à partir de mon balcon », se lamentera un citoyen résidant à proximité du cimetière. Ce dernier, profondément navré, nous avouera avoir eu à découvrir des couples s’adonner à des jeux “interdits” en cet endroit pourtant sacré et qui mérite tout le respect. Plus loin, au nouveau cimetière, situé sur les hauteurs de la ville, un autre citoyen n’a pas manqué de nous étaler toute sa désolation en trouvant des préservatifs et des emballages de boissons alcoolisées sur les tombes. « L’inconscience dépasse toutes les limites maintenant que même les morts sont bafoués », soulignera-t-il. Cependant, devant de telles situations, il va sans dire que les autorités locales sont interpellées pour rétablir l’ordre. Ce qui est loin d’être le cas, remarquera l’un des citoyens abordés par nos soins qui s’interroge sur le mutisme affiché par les responsables locaux. « On ne daigne même pas mobiliser une équipe qui doit s’occuper du nettoyage des cimetières qui sont actuellement, à la faveur des mauvaises herbes importantes, des endroits de prédilection pour les délinquants », a-t-il fulminé. M. Zouaoui
Courrier D’Algérie Mercredi 15 septembre 2010 – www.lecourrier-dalgerie.com – N°1989 – 7e année
25 septembre 2010
M. Zouaoui