Un centre d’hémodialyse sera opérationnel dans les prochaines semaines à Tiaret, a indiqué un communiqué de la wilaya qui a précisé que le montant déboursé pour cette infrastructure est estimé à 16 milliards de centimes. Il comportera, en outre, un bloc opératoire, un pavillon d’hémodialyse qui fonctionnera avec 30 générateurs
et une salle de néphrologie de 16 lits. Avec cette structure, les dyalisés de la wilaya seront confortés et soulagés des carences connues par le passé. L’insuffisance rénale chronique est dite « terminale » lorsque la perte de la fonction rénale est telle que la vie de la personne est en danger. Selon des sources concordantes, la wilaya de Tiaret enregistre actuellement plus de 150 dialysés sur les 9 000 signalés à travers le territoire national. Ces derniers, jusque-là lourdement pénalisés par cette maladie invalidante, sont traités à travers trois centres, dont deux relevant du secteur étatique et implantés à Tiaret et Ksar Chellala. Ils sont contraints de se rendre trois fois par semaine à ces centres d’hémodialyse, afin de subir des séances moyennant à l’État, puisque des conventions ont été passées avec la Cnas, des honoraires estimés à 5 000 dinars par malade et par séance, voire une charge annuelle de 80 millions de centimes par personne, sans prendre en compte les frais d’accompagnement, à savoir le transport et les médicaments. Si on vient à inclure ces dépenses secondaires, on finira par comptabiliser 100 millions de centimes par malade, soit un milliard pour un sujet qui vit à ce rythme, pendant dix ans. Cependant, seule une transplantation rénale réussie permet, pour ceux qui peuvent en bénéficier, de retrouver une vie presque normale et au Trésor public de se soulager. Mais la lenteur qu’a connue cette opération, depuis l’année 1986, en Algérie, a rendu pessimistes les insuffisants rénaux qui n’en croient plus en ce bonheur utopique, quand on sait que seules 200 transplantations d’organes, issus de donateurs vivants, ont eu lieu, durant une vingtaine d’années, soit une moyenne de 10 opérations par an. Selon notre source, on compte actuellement 450 couples (donateurs et récepteurs), dont 25 à Tiaret, qui n’attendent qu’une assistance fiable afin de subir l’opération à l’étranger et ce, compte tenu de l’inexistence d’un centre de greffe d’organes en Algérie. Pour rappel, 18 cas, dont la plupart originaires de la wilaya de Tiaret, ont été pris en charge par des bienfaiteurs de l’Arabie Saoudite, où la transplantation a été effectuée avec succès. Néanmoins, bon nombre d’Algériens, impatientés par la maladie, se sont aventurés à acquérir un organe à l’étranger, en Irak généralement, à un tarif variant entre 120 et 130 millions de centimes. Dès lors, plusieurs malades ayant subi des bilans n’ont pas vu venir leur tour de subir une telle opération, ce qui les met, à la longue, devant un risque crucial d’une contamination de l’hépatite B et C. Toutefois, dans de pareils cas, il est nécessaire de recourir au traitement par EPO (érythropoïétine), composée d’hormones peptidiques de glycoprotéine où sont enchaînés des acides aminés et des sucres, appelées aussi des chaînes glycosilées. Ce traitement permet de stimuler la production de globules rouges via la moelle osseuse et accroître le volume d’oxygène dans l’organisme. Toutefois, selon un spécialiste en la matière, l’EPO synthétique contient des isoformes qui n’existent pas dans la version naturelle et de ce fait, par son utilisation, on peut différencier un apport extérieur d’une production naturelle comme c’est le cas lors des séjours en altitude ou en exposition hypoxique. Nonobstant, cette hormone de synthèse, mise en application depuis l’année 1980, est en manque flagrant dans nos contrées et ce, malgré son prix qui est actuellement ramené à environ 4 000 dinars, alors qu’il avoisinait les 18 000 dinars. Dans ce sillage, les malades peuvent tant bien que mal espérer un quelconque soulagement avec l’implantation, en Algérie, des laboratoires spécialisés américains, suisses et koweitiens, en plus de l’établissement Roch qui y est déjà. Par ailleurs, les troubles des dialysés, qui s’accentuent perpétuellement avec le temps et avec la persistance de nombreuses carences, doivent faire l’objet d’une considérable préoccupation des pouvoirs publics qui sont interpellés quant à l’implantation des structures d’accueil et de soins fiables. Et c’est le souhait incontournable pour d’autres personnes atteintes d’autres maladies chroniques. R. Salem
Jeudi 9 septembre 2010 – www.lecourrier-dalgerie.com – N°1985 – 7e année
25 septembre 2010
R. SALEM