Le phénomène des traitements par des séances de charlatanisme à base d’amulettes, par les potions magiques ou toutes sortes de gris-gris, considéré par certains désespérés comme dernier rempart à leur lourde pathologie que la médecine n’a pu guérir, prend de l’ampleur au sein de notre société.
Cette alternative facile et de moindre coût, en remplacement d’un traitement à base de médicaments prescrits par des spécialistes, après consultation et investigation, est considérée comme l’un des remèdes les plus efficaces par un grand nombre de citoyens, surtout par les couches les plus fragilisées. Ce constat est apparent à tout observateur qui visite les quartiers connus par la concentration de leur population ou les marchés hebdomadaires des grands centres urbains, tels Sougueur, Ksar- Chellala, Medrissa et bien d’autres… Les lieux de prédilection de ces guérisseurs sont nombreux et divers, allant des boutiques fleuries et encensées en passant par les fourgons aménagés jusqu’à l’exposition à même le sol, sur des étals de fortune des plantes et autres solutions et baumes aux noms aussi étranges qu’inconnus. Ces médecins du pauvre vantent, avec un verbe facile, les vertus curatives de leurs «marchandises ». Sur les marchés hebdomadaires, une petite visite à certaines de ces boutiques ambulantes dites «spécialisées » permet de constater de visu, des carrés pleins de toutes sortes de boîtes et de flacons, bien emballés, sur lesquels sont portés les noms du médicament, indiquant la posologie, les indications thérapeutiques et le mode d’administration Très sûr de lui, «le médecin des pauvres» explique à ses clients l’effet efficace de ses produits miracles. D’autre part, ce spécialiste ose même exhiber son cachet et sa griffe devant l’assistance pour fermer le bec à certaines personnes cultivées qui tentaient de lui poser des questions embarrassantes sur l’origine de sa marchandise, son diplôme… Mais la majorité des patients se rangent du côté du guérisseur, évidemment, et les indésirables intellectuels sont priés d’aller étaler leur savoir ailleurs. Enfin, il reste à souligner que ces guérisseurs affirment être en possession d’autorisation délivrée par les autorités, sans nous indiquer lesquels et que concernant le côté nocif de ces médicaments miracles, on nous déclare que tous ces produits «miraculeux» vendus sont préparés à base de plantes médicinales naturelles sans indiquer ni où, ni comment, ni par qui.
Le Courrier D’Algérie Mardi 29 juin 2010
A.Touil
25 septembre 2010
A.Touil