«Devant le mutisme inexpliqué de ceux qui sont censés la protéger, Sougueur, antique Trezel, une commune chef-lieu de daïra, dans la wilaya de Tiaret, qui était un carrefour de la culture et de l’art, où il faisait bon d’y vivre, se trouve, aujourd’hui, abandonnée et livrée à elle-même telle une orpheline.
La situation ne saurait être redressée que grâce aux bonnes consciences et à une gestion responsable, non seulement des commis de l’État mais aussi, et surtout, des élus qui doivent connaître, mieux que quiconque les carences de cette population qui les a propulsés un jour aux commandes », argumentera un citoyen outré par cette désolante situation. En effet, c’est cette situation qui a justement poussé, la semaine dernière, les habitants de la cité de l’Oued (un nom emprunté à juste titre) à monter au créneau pour crier leur désarroi à qui voudrait bien les entendre. Ayant tenté de bloquer la route menant vers Aïn Bouchekif, ces derniers ont plutôt choisi la voie pacifique, après que les services de sécurité leurs rendirent visite pour calmer les tensions, pour ramener leur mouvement à un affichage d’une multitude de banderoles significatives. À travers ces écriteaux, on comprend toute la rancoeur que tiennent à exprimer les protestataires à l’endroit des élus locaux. « Où sont les promesses du FLN ? Nous voulons un toit décent et non des engagements vides de sens…» Telles sont les principales affiches accrochées sur les habitations longeant la route principale. En effet, dépourvue de tout, cette cité, dont une grande partie reste perpétuellement menacée par un éventuel débordement de l’Oued qui la remonte, comme c’était le cas dans le passé, croule sous le poids de la précarité. «Cet oued, où déverse la jetée centrale des eaux usées, a déjà failli nous causer de fâcheux désagréments à plusieurs reprises, notamment durant les intempéries à l’instar de celles du mois de Ramadhan dernier », se lamente un habitant qui nous affirme avoir déjà piqué une maladie lui ayant coûté une longue hospitalisation au CHU de Beni Messous, Alger. « Je viens à peine de sortir de l’hôpital et je risque de retourner si la situation demeure ainsi », s’inquiéte-til. Lui emboîtant le pas, une dame d’un certain âge s’est mêlée à la discussion en nous exhibant un dossier médical tant elle traîne d’un hôpital à un autre pour traiter l’allergie, dont elle est victime pour cause de l’insalubrité. Néanmoins, nous avons pu constater (et sentir) sur place les déboires causés par cette immense traversée des eaux nauséabondes qui coulent à ciel ouvert, devant ces “taudis”. Cette gigantesque sentine, qui coule sans discontinuer, ne semble pas inquiéter, outre mesure, les autorités concernées lesquelles tardent encore, ou ne veulent pas, solutionner cette carence pour éviter les risques de contamination qui menacent les habitants de la cité. Cependant, outre l’insalubrité, les résidents parlent de vices de construction qui caractérisent leurs logements qui menacent ruine. « Depuis bien des années, les responsables locaux, notamment les élus successifs ne cessent de nous berner avec leurs engagements sans suite en nous promettant des logements plus décents, alors que nous continuons toujours à cohabiter avec les taupes », s’indigne le président du comité de quartier qui n’a pas été avec le dos de la cuillère pour pointer du doigt les élus du FLN, qui sont à chaque fois majoritaires au sein de cette localité. « Nos députés ne nous connaissent que le temps d’une campagne électorale fallacieuse tant ils brillent par leur absence durant tout le mandat que nous leur avons, pourtant, garanti grâce à nos suffrages», enchaînera-t-il. Dans ce sillage, ce dernier affirmera avoir tenté à maintes reprises de rencontrer le président de l’APC et le chef de daïra, mais en vain. « Ces derniers, tout comme nos députés, ont d’autres chats à fouetter plutôt que de pendre en compte ce qu’endurent les pauvres citoyens. Dans la foulée, il s’interroge sur les 100 logements construits dans le cadre du programme de l’éradication de l’habitat précaire. Sur ce point, un cadre de l’OPGI, que nous avons pu joindre, nous dira que les logements sont en voie de finition et qu’ils seront théoriquement réceptionnés très prochainement. Par ailleurs, les habitants de cette cité de l’Oued, qui ne cessent de multiplier les appels en direction des responsables concernés pour mettre fin au calvaire qu’ils subissent à la suite de la détérioration de leur cadre de vie ainsi que du manque de commodités, comptent s’organiser, ce mardi, pour un voyage vers la Capitale pour hisser plus haut et plus loin leurs revendications.
Le Courrier D’Algérie M. Zouaoui
Lundi 27 septembre 2010 – www.lecourrier-dalgerie.com – N°1999 – 7e année
27 septembre 2010 à 2 02 31 09319
Sougueur, Hai El-oued.
Témoignage d’un citoyen
http://www.youtube.com/watch?v=5MuxLETLpyI
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