- Jeudi 17 Juin 2010 – Page : 4
Le manque en pédiatres et en gynécologues se chiffre à plus de 900 médecins.
Les chiffres sont effrayants: sur 880.000 nouveau-nés, 20.000 d’entre eux décèdent annuellement en Algérie. La prise en charge en la matière fait défaut, affirme le Pr Lebbane Djamil, chef du service maternité au CHU Mustapha-Bacha. Il s’exprimait, hier, lors de la rencontre sur «les Objectifs du Millénaire pour le développement: pour la réduction de la mortalité infantile» organisée au forum d’El Moudjahid.
Selon l’intervenant, la mortalité néonatale représente, aujourd’hui, 80% de la mortalité infantile et la mortalité néonatale précoce représente 80% de la mortalité néonatale. Il relève un faible rythme de diminution du taux de la mortalité infantile puisque de 2000 à 2 008 le taux a diminué de 12 points seulement.
A Alger par exemple, le taux n’a pas beaucoup régressé en passant de 22.27 à 20.84 durant la même période.
Le constat est aussi amer lorsqu’on sait que 12 wilayas sont en dessous de la moyenne nationale dont Alger, Oran, Tiaret, Constantine, Annaba, Ouargla et Batna. Celles-ci totalisent 40% des décès, révèle le conférencier. Les raisons, selon le Pr Lebbane, sont liées au manque de moyens matériels. Il recommande ainsi des mesures spéciales pour ces wilayas.
L’objectif à l’horizon 2015 consiste à réduire de deux tiers le taux de mortalité «infanto-juvénile», dit-il. Le chef du service maternité au CHU Mustapha-Bacha a aussi insisté dans son exposé sur l’absence de formation en néonatalogie dans le cursus de la formation en la matière du médecin. D’après sa communication, l’on relève que ce segment ne suit pas les programmes nationaux. D’où l’urgence d’améliorer, selon le Pr Lebbane, les modalités d’enseignement des futurs pédiatres.
Pour lui, la formation est primordiale pour tous les acteurs de santé.
Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, qui était invité à la rencontre, reconnaît également l’existence de ces lacunes.
Il a relevé le manque de pédiatres et de gynécologues. Le premier responsable du secteur avance que les besoins nationaux en la matière dépassent le nombre de 900 médecins dont 541 gynécologues et 389 pédiatres représentant un taux national de 25%. Pour faire face à ce déficit, le ministre annonce la prochaine promotion de 1200 spécialistes.
Par ailleurs et parmi les points formulés dans la stratégie nationale figurent le renforcement du programme de périnatalité, le transfert des soins, la généralisation des soins par la méthode Kangourou.
Selon le Pr Lebbane, 630 prématurés en soins par cette méthode sont enregistrés au niveau de son service sans enregistrer de décès. Aussi, la mise en place d’un service de néonatalogie dans chaque CHU est prévue avant la fin de l’année.
Il faut savoir que le décret n°05-438 publié au Journal officiel du 10 novembre 2005 s’inscrit avec ce programme national dans un plan d’ensemble qui vise à améliorer la sécurité de la mère et de l’enfant lors de l’accouchement et à assurer des soins de qualité au nouveau-né.
27 septembre 2011 à 16 04 26 09269
Ce constat de taux élevé de mortalité néonatale et d’autant affolant que frustrants pour nous autres médecins Généralistes qui se tuent à donner le meilleur de nous même dans ces services de néonatalogie. Seulement, on s’en rend toujours compte que nous sommes inefficace! Pourquoi?
A mon avis la réponse est complexe, car elle dépend de plusieurs volets.
Beaucoup d’argents a été dépensé pour construire des infrastructures type complexe mère enfants, le résultat est souvent désastreux, pour la simple raison qu’on ne consulte pas les concernés pendants la réalisation, ce qui rend difficile voir impossible l’organisation du travail.
Le manque d’information, puisque un programme national de périnatalité et néonatalogie a été instauré, et que des médecins exerçant dans des maternités n’ont en pris connaissance que durant l’évaluation.
Le manque de formation, puisque même les pédiatres préfèrent éviter les unités de néonatalogies prétextant un manque de formation. Pourquoi ne pas donner à ce chapitre sa part dans le cursus de résidanat? Et pourquoi ne pas donner à ces généralistes qui exercent dans ce genre de services la possibilité de progresser grâce à des CES en néonatalogie?
De même que les moyens humains et techniques restent très insuffisants pour espérer une atteinte des objectifs de 2015