HAFFAR R. JOURNALISTE DE LA VOIX
Une vingtaine de citoyens se sont rassemblés, avant-hier, aux environs de 11H15, devant le siège de la commune d’Oran pour contester leur renvoi du service, alors qu’il n’était que 11h15 seulement, c’està- dire bien avant l’heure de la fermeture. Les citoyens concernés ont donc exprimé leur vif courroux, quant à la mauvaise gestion et la négligence du personnel,
selon leurs déclarations. Une grande anarchie s’en est suivie, vu la fermeture des portes du service de l’état civil, quinze minutes avant l’heure de fermeture qui se fait d’habitude à midi. Une grande foule était présente devant les portes de ce service, il y avait des gens, venus de plusieurs wilayas du pays, telles Alger, Tlemcen, Tiaret et Oran, et une dame, âgée de 60 ans, est tombée à terre, faisant ainsi une attaque cardiaque, ce qui a créé un état d’alerte auprès des citoyens présents qui se sont alors précipités pour tenter de réanimer la victime. Ce qui a poussé ces derniers à entamer un mouvement de contestation devant le siège de la commune, en vue de soulever une plainte auprès des responsables, mais ils n’ont trouvé, selon eux, aucune aide à ce sujet. Une dame venue de la wilaya de Tiaret déclarera à ce propos: «Cela fait deux jours que je passe la nuit dans un hôtel à 3.000 Da la nuit, juste pour obtenir un extrait d’acte de naissance original, constituant ainsi l’une des pièces d’un dossier administratif, et voilà deux jours qui sont passés et je n’ai toujours pas pu retirer ce document. Aujourd’hui, aux alentours de 11h15, nous avons été renvoyés du service, d’une manière non civilisée. Que puis-je faire alors, du moment que je suis étrangère à la ville et je n’ai pas de proches à Oran. On m’a même demandé de payer 200 Da pour l’obtenir en une journée et ce n’est vraiment pas juste.» Une autre dame, venue d’Alger ajoutera de son côté: «Ce que nous avons vu hier et aujourd’hui est vraiment dégradant. C’est une grande négligence. Je suis venue hier pour demander un extrait d’acte de naissance original et je n’ai pas réussi à l’obtenir, en un jour, ce qui m’a poussé à revenir le lendemain, espérant pouvoir régler le problème, mais je ne suis pas parvenue à le faire, puisque nous avons été chassés comme des chiens, bien avant même l’heure de la fermeture et si je n’avais pas de proches à Oran, dans la wilaya, je ne sais pas ce que j’aurais pu faire. On nous a fait voir de toutes les couleurs, hier et une dame a même été prise de colère, elle s’est mise à pleurer et à arracher ses cheveux, devant la porte du service. Alors qu’une autre, la soixantaine a piqué une crise cardiaque, devant tout le monde, après ce renvoi. Est-ce que les citoyens sont amenés à souffrir tout ce calvaire, juste pour l’obtention d’un acte de naissance. Et pour l’avoir, il faut soit accepter les pratiques douteuses pour obtenir ses documents ou alors attendre patiemment des délais indeterminés pour retirer les pièces d’état civil.»Selon le témoignage de l’un des citoyens, ayant été renvoyés du service, «lorsque les contestataires ont tenté de voir un responsable pour soulever le problème, ils ont été appelés à attendre le président de la commune devant la porte secondaire pour lui parler, ce qu’ils ont pris pour un «acte humiliant. Le président de la commune devrait accueillir les citoyens dans son bureau et non pas dans la rue.»
La Voix de l’Oranie N°3316 – JEUDI 30 SEPTEMBRE 2010
30 septembre 2010
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