D ouar Aghlal, dans la com mune d’Oued Lili, 22 kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya Tiaret, situé sur la route nationale 90, est en réalité un village agricole, créé en 1973 dans le cadre de la révolution agraire. Ses travaux de réalisation ont été abandonnés juste après la mort du président feu Houari Boumediene.
Ainsi, et après avoir connu une dégradation continue, le village dont il ne reste que le nom, fut utilisé par les responsables locaux, comme un lieu de refuge comportant plus de deux cent familles, éjectées par le terrorisme durant la décennie sanglante, qui y résident toujours, mais dans des conditions ardues et déshonorables surtout, a-t-on constaté lors de notre réalisation, sur place, de ce reportage. En effet, ce qui a attiré le plus notre attention, c’est ce bain maure, le marché et le siège de la maison de jeunes, dont les travaux de réalisation sont estimés à près de 80%, sont habités par des familles pauvres. Hormis ceux-là, la majorité des autres occupants vivent dans de véritables habitations en bidonvilles envahies par les rats et les moustiques. Soulignons que ces cruelles conditions de vie ont provoqué, par conséquent, des maladies respiratoires et autres de la peau à cause de l’humidité qui y règne toujours. Malgré tout cela, toute cette masse humaine reste condamnée à vivre éternellement dans l’indignité et la pauvreté à cause d’un règlement de compte né des dernières échéances locales, nous ont lancé les habitants. Pis encore, aucun d’eux n’a bénéficié d’un logement rural à ce jour, à l’exception de trois ou quatre qui en avaient bénéficié en 2004. Les soi-disant habitants de cet hameau accusent gravement leurs autorités notamment le maire et invitent le premier responsable de la wilaya auquel ils placent leur confiance, d’ouvrir une enquête afin de découvrir sur le terrain la réalité de la marginalisation et de la « Hogra » dans lesquelles ils demeurent. Poursuivant notre mission aux alentours du douar, nous avions été contraints de nous arrêter sur notre chemin à cause de l’odeur nauséabonde que dégagent ces eaux usées qui coulent de partout des habitations en plus de la présence de plusieurs véritables décharges publiques et autres déchets ferreux. Parlant du social, les quelques jeunes que nous avons rencontrés, déclarent avoir été marginalisés, surtout après la fermeture par le wali des carrières de concassage dans lesquelles ils travaillaient. D’autres se sentent délaissés eux aussi, puisqu’ils ne bénéficient d’aucun avantage social entrant dans le cadre de l’emploi de jeunes ou du filet social. D’autres personnes âgées disent « qu’ils n’ont toujours pas goûté la joie de l’indépendance à ce jour », et d’ajouter que leurs élus ne donnent signe de vie que lors des campagnes électorales. Ces derniers dénoncent gravement l’attitude dont fait preuve leur maire qui favorise des gens étrangers au douar en les autorisant à construire des habitations nouvelles, issues du programme de l’habitat rural, sur le même lieu du douar, pour les revendre ensuite. « Permis pour des uns et pêché pour d’autres », lança, à haute voix, un malheureux malade asthmatique. Le grand danger qu’encourent, en outre ces malheureux citoyens, est la présence d’un grand nombre des fosses septiques creusées et laissées à ciel ouvert, dans les milieux du commun de ces damnés. Ces derniers ne sont alimentés en eau potable, par ailleurs, que par une seule fontaine publique à faible débit, malgré la présence de quatre autres demeurées fermées depuis la réalisation d’un réservoir d’eau par des dizaines de millions de centimes et qui laisse à désirer. Les impuissants, quant à eux, utilisent leurs animaux pour aller chercher le précieux liquide vital en parcourant des kilomètres à longueur d’années, nous confia, avec les larmes aux yeux, une mère divorcée avec deux enfants malades à sa charge recrutée dans le cadre du filet social depuis quinze années. L. Bouhala
N°2767 – DIMANCHE 10 OCTOBRE 2010 – 10 DA – www.lecarrefour-algerie.com
10 octobre 2010
L. Bouhala -