AÏN TÉMOUCHENT Hommage au poète Hadj Khaled

L’histoire est le déroulement de la vie; elle écrit ses séquences évènementielles, décrit les faits défilant chronologiquement, l’un après l’autre, comme les grains d’un chapelet sous l’action des doigts d’un religieux en contemplation et enregistre, dans le temps et dans l’espace, les grandes stations marquées par le passage d’hommes de considération et de valeur dans différents domaines d’activité. Dans ce monde, l’on cite le grand poète populaire en l’occurrence Hadj Khaled Benhamed (1850-1914).

Il est né à Oued Sabbah, la capitale de la grande tribu des Douaires, actuellement connue sous l’appellation de la plaine de la M’leta, un bassin laitier et céréalier d’envergure. C’est grâce à l’association Culturelle« Racines» d’Aïn Témouchent que le maître du Melhoun (poésie populaire) a été mis en valeur alors que localement très peu de gens savent quelque chose sur lui. La journée d’études qui a eu pour cadre la grande bibliothèque Malek Bemabi a draîné les grands chantres de la poésie populaire venus de l’ensemble du territoire national. On cite Cheikh Ahmed de Relizane, Hadj Khaled de Tiaret, Si El Arabi de Mostaganem et l’artiste et comédien Si Blaha Ben Ziane dit « Kada El Mesmar ». Ahmed Amine Dellai, universitaire et chercheur au Centre d’Anthropologie Social et Culturel (CRASC), a dit «que l’honneur et le privilège revient à Racines qui rend hommage à un grand homme de culture de la willaya d’Aïn Témouchent, méconnu par ses siens. Tout d’abord il s’agit de faire le bilan de ce qui a été dit et publié et de ce qui ne l’est pas. Le parterre d’hommes de culture et d’histoire ici présents a certainement beaucoup de choses à dire et à transcrire pour la première fois. La rencontre est d’un grand intérêt et il faut saisir cette opportunité. »Et d’ajouter : « le grand mérite revient par excellence à Sidi Mohamed kadi qui, en 1927, avait publié, à Alger dans son anthologie 8 grands kassid (poèmes) de Hadj Khaled. L’ouvrage a été intitulé « El kenz El Meknnoun Fi ch’r El Melhoun ». Le comédien et homme de théâtre Blaha Benziane pense que « Hadj Khaled était inégalable dans son temps caractérisé par une période de domination coloniale pendant laquelle il s’est élevé comme un «sandid» (guerrier) avec sa plume et sa parole libres et engagées dans la voie de la lutte pour libérer le pays du joug du colonialisme français. » Et d’ajouter : « Alloula Abdelkader de son vivant, je l’ai comparé à Hadj Khaled car les textes des pièces théâtrales du dramaturge Alloula et les paroles de Hadj Khaled constituaient pour moi une seule chaîne dans la manière de faire face à l’injustice. Et pour cela je dis : «Hadj Khaled est mort et ses paroles sont restées». Selon Monsieur Bouterfès Si El Hadj «le cheikh du poète est Blaha El Ouahrani» L’une des célèbres Kassids est «Ya bouya kirani ». Le poète était élève de Cheikh Boutlélis (1830-1902) de Hammam Bou Hadjar.IL a connu en classe Kaid Labiod d’El Amria, El Arabi Benzellat d’El Kaâda. Il a tout le mérite de recevoir le titre d’El Mendassi Esseghir, le grand poète du Maroc oriental. Boualem Bel

Lundi 11 octobre 2010 – www.lecourrier-dalgerie.com – N°2011 – 7e année