Ce chiffre a été révélé lors de la célébration de la Journée mondiale des femmes victimes de violence organisée à la maison de jeunes de la ville.
En effet, tout en saluant l’initiative, le médecin légiste qui intervenait pour la circonstance, a cerné le phénomène dans toute sa péripétie compte tenu des dimensions effrayantes qu’il ne cesse de prendre. L’exemple le plus édifiant présenté à cette occasion est, sans conteste, celui de cette femme battue à mort par son mari, laissant derrière elle cinq orphelins. Les photos de la victime, le corps totalement mutilé, ont fait le tour de la salle où de nombreuses femmes sont venues briser le tabou et témoigner de la barbarie à laquelle elles ont été confrontées. La femme brûlée au niveau de la poitrine ou celle dont la gorge a été partiellement tranchée par son époux il y a à peine six mois dans une localité de la wilaya sont des cas parmi tant d’autres qui ont été soulevés par la même intervenante. L’auteur du second forfait avait écopé, rappelons- le, d’une peine de cinq années d’emprisonnement. La responsable du service de médecine légale devait par ailleurs insister sur le rôle prépondérant que devraient jouer, entre autres, la famille, l’école, les médias, les associations et les lieux de culte pour amenuiser l’ampleur effrénée de ces pratiques insoutenables. Le sujet a été aussi débattu du point de vue de la loi. C’est une avocate à la cour de Tiaret qui s’est longuement exprimée sur l’aspect pénal de ces actes menant parfois à l’irréparable. De son côté, la présidente de l’association pour la défense et la promotion de la femme a présenté une situation sur le «fléau». Ainsi, tout en déplorant l’absence de structures pour la prise en charge des femmes victimes de violence, celle-ci a saisi l’opportunité pour évoquer l’expérience de son association en mettant en relief les actions d’aide et de soutien menées à l’adresse des femmes violentées à l’image de cette jeune femme dénommée venue de son propre gré raconter sa triste histoire. Intervenant à son tour en sa qualité de psychologue, le directeur de l’action sociale s’est montré réceptif aux doléances de l’assistance quant à l’éventualité de créer ou d’aménager un espace pour la prise en charge des femmes en détresse, comme cela existe dans les wilayas de Tlemcen ou Tipasa, dira-t-il en conclusion.
Mourad Benameur
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/11/28/article.php?sid=109232&cid=4
7 décembre 2010
Benameur Mourad