HASSAN KHELIFATI, PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL D’ALLIANCE ASSURANCES, À L’EXPRESSION
«Nous serons leaders du marché en 2015»
12 Décembre 2010 – Page : 2
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L’Expression: A la création de la société, peu de monde pariait sur son succès. Quels étaient les éléments qui vous ont convaincu du contraire?
Khelifati: Au milieu des années 2000, la progression du marché était de 15 à 20% par an. Ce qui laissait de la marge aux nouvelles compagnies?
Qu’est-ce qui justifie l’appellation d’Alliance Assurances?
L’alliance est un terme qui désigne bien nos valeurs. En s’assurant chez nous, nous garantissons un contrat de confiance. Cela dénote aussi l’engagement et la loyauté vis-à-vis de nos clients.
Quelle est votre position sur le marché?
A la fin de 2009, nous étions la deuxième compagnie privée en termes d’importance et nous occupons la 7e place sur les 16 compagnies existantes. Cela nous donne 4% du marché en 2009 et on pourrait arriver à 4,5% en 2010 avec un chiffre d’affaires de 3 milliards de dinars. Le taux de progression est de 20 à 25% alors que le marché progresse de 14%.
Vous a-t-on déjà interrogé sur ce succès?
Le seul secret est le travail et la communication. Pour maintenir le niveau de satisfaction de la clientèle, on essaie d’inculquer une nouvelle culture à nos employés.
Vous étiez quand même initiateur de certaines nouveautés…
Nous sommes effectivement initiateurs et leaders dans l’assistance automobile. Nous sommes aussi la première compagnie à adopter le code de bonne gouvernance. On enregistre aussi un taux de fidélité de 98% parmi nos 300 000 clients tout en continuant à en gagner de nouveaux. Quand il y a des réclamations, je m’implique personnellement, même lorsqu’il s’agit du plus petit client dans le plus petit village. Parmi nos axes d’action stratégique, figure aussi la création d’un centre de formation à laquelle est destinée 8% de la masse salariale alors que 3% du chiffre d’affaires est consacré à la communication.
Votre série d’innovations s’étend jusqu’à la Bourse…
La loi nous impose d’atteindre un certain niveau de capital mais on n’a pas de grosses fortunes derrière nous. Pour augmenter le capital, on avait le choix de faire appel aux actionnaires, de solliciter des entreprises locales, d’intégrer un partenaire étranger ou d’aller à la Bourse. Les exonérations d’impôts contenues dans la loi de finances 2009 étaient le signal des autorités pour encourager l’introduction en Bourse.
L’opération ne consiste pas seulement à lever des fonds…
Au-delà du fait qu’elle permet de lever des fonds, l’opération nous permet aussi de rentrer dans l’histoire. Nous sommes des précurseurs puisque Alliance Assurances est la première compagnie privée à proposer des actions au public. C’est un message pour le privé afin qu’il aille conquérir ce marché. Entre-temps, il y a eu l’idée d’un fonds d’investissement qui était lancée mais on n’a reçu l’aval du conseil national d’investissement qu’en septembre dernier. On va l’intégrer dans l’entreprise dès la fin des négociations.
Quelle évaluation faites-vous de l’appel à l’épargne publique?
Nous avons enregistré un taux de souscription de 140% et nous avons levé 2,1 milliards de dinars. Initialement, on voulait lever 1,4 milliards de dinars. Pour le public, il y a eu 600.000 actions, réservées mais il y a eu une souscription de 300% pour atteindre 1,8 million. Pour les entreprises, il y a 28% de souscriptions, soit 140.000 actions sur les 514.000 réservées. Les institutionnels ont souscrit 240.000 actions, soit 46% de leur quota réservé qui est de 514.000 actions.
Ce n’est que cette semaine que nous allons consolider les résultats et arbitrer le partage pour satisfaire tout le monde. Les résultats seront annoncés dans une prochaine conférence de presse.
Y a-t-il eu des surprises au bout de l’opération?
On a été surpris de constater que les habitants des régions comme Frenda, Tiaret, Chlef et Tlemcen ont répondu favorablement à notre appel. On peut relever que nous avons 5000 actionnaires à travers 48 wilayas.
Avant la cotation, y a-t-il des changements prévus dans l’entreprise?
Avant la cotation prévue en février 2011, on doit faire de sorte à faire entrer les représentants des actionnaires. On va aussi créer un comité d’audit et un comité de surveillance.
Qu’en est-il de l’extension du réseau?
Nous sommes présents dans 40 wilayas avec 120 agences. D’autres vont être implantées dans le reste des wilayas en 2011.
Avez-vous d’autres projets de développement?
Nous avons l’ambition de devenir leaders sur le marché dans 5 ans. Mais auparavant, nous allons renforcer le réseau de management et proposer de nouvelles offres par le biais de la filiale Touring Assistance qui étendra son offre à l’assistance de personnes à domicile, et à l’assistance médicale. On va aussi procéder à la filialisation de l’assurance des personnes.
La promotion immobilière et la gestion d’actifs est un autre projet qu’on va concrétiser. Les ensembles d’habitation disposeront de piscines, de bibliothèques, d’espaces communautaires tout comme seront garantis la maintenance et le gardiennage. L’autre projet est celui de la création d’une société de capital investissement.
Quelle est la situation actuelle du secteur de l’assurance?
En Algérie, le marché représente 1 milliard de dollars pour un potentiel de 4 milliards. La Tunisie et le Maroc ont respectivement un marché de 1,2 et de 4 milliards.
Quelle a été la réaction des autorités vis-à-vis de cette opération?
L’Etat a encouragé cette opération. Ses détracteurs disent qu’il est un facteur bloquant, mais si l’opération a réussi c’est parce que l’administration a joué son rôle. J’ai même dit que c’est le partenariat entre le public et le privé qui a réussi.
Est-ce que votre exemple va être suivi par d’autres entreprises?
Nous avons proposé 1,8 million d’actions mais d’autres entreprises ont l’intention d’ouvrir aussi leur capital. C’est un bon moyen pour rétablir la confiance dans le marché.
Entretien réalisé par Ahmed MESBAH
18 août 2011 à 22 10 48 08488
Il y a beaucoup de vrais dans ces commentaires. L’assurance en Algérie est en vrai essor et je pense que c’est un secteur qui résistera bien à une éventuelle crise de la dette. Je suis donc confiant quant à l’évolution de ces différentes entreprises.
16 août 2011 à 20 08 27 08278
Je confirme ce qui a été dit plus haut. Le secteur de l’assurance étant devenu saturé en Europe, les investisseurs dans le domaine se tourne plus vers les pays du Maghreb. C’est donc une croissance qui permettra aux habitants de cette région de bénéficier de tarifs d’assurance auto avantageux.
12 août 2011 à 10 10 54 08548
Alliance assurance est vraiment la société à surveiller de près. Elle est très dynamique et je pense que l’objectif d’être leader à l’horizon 2015 est vraiment réaliste. C’est donc une très bonne interview.