Les habitants du quartier des 160 logements à haï Chaïb, situé sur les hauteurs de Tiaret, ne se reconnaissent plus dans leur espace. Et pour cause. Certains locataires viennent de changer tous les principes fondamentaux de la
cohabitation de la vie citadine. Des populations, déplacées de leurs territoires d’origine et concentrées dans ces types d’habitations collectives généralement construites verticalement pour gagner l’espace, ont fait naître des dysfonctionnements occasionnant des problèmes sociaux de plus en plus aigus. Certains locataires ont carrément transformé les immeubles en bidonvilles, des pans de tentes en guise de stores, des paraboles retenues avec des pneus usagés, des fils d’acier pendants, des barricades en bois récupéré et des enclos érigés pour toute sorte de bétail. Pour Rabah, locataire d’un immeuble balafré, «ces gens-là ne semblent pas accepter de vivre avec les concepts de la ville. Ils sont parfois agressifs, ne respectant plus les règles de voisinage, continuant à faire fi de la vie communautaire. Du coup, c’est tout le quartier qui est en train de subir le poids du désordre.» Et d’ajouter, «le quartier, situé sur les hauteurs et à un jet de pierres d’une forêt, est devenu un lieu totalement isolé et non éclairé, parfois des sangliers affamés viennent disputer le terrain aux chiens errants, vider les poubelles et labourer le terrain. »
B. KACEM CORRESPONDANT DE LA VOIX
La Voix de l’Oranie N°3393 – MERCREDI 5 JANVIER 2011
6 janvier 2011
Boudali. KACEM, Environnement