Le bilan des affrontements ayant émaillé notre pays depuis près d’une semaine s’est alourdi avec le décès d’un chauffeur de taxi, pris d’un malaise samedi, après avoir inhalé des gaz lacrymogènes lors de heurts entre forces de l’ordre et manifestants à Annaba. Ce qui porte le nombre des décès à cinq.
Ce dernier est décédé dimanche, selon une source hospitalière. Sadek Bendjedid, 65 ans, est décédé à l’hôpital Ibn-Rochd où il avait été admis la veille. Sa participation directe aux manifestations n’était pas attestée. Des témoins ont livré des versions différentes. La ville côtière d’Annaba (600 km à l’Est d’Alger), faudrait-il le rappeler, a été le théâtre samedi de manifestations qui ont transformé cette agglomération de 800 000 habitants en cité fantôme. Au moins 21 personnes, dont sept policiers, ont été blessées dans cette métropole industrielle proche de la frontière tunisienne. Samedi soir, le ministre de l’Intérieur, Daho, Ould Kablia, avait confirmé le décès de trois manifestants. «Je confirme le décès de trois jeunes à M’sila, Tipaza et Boumerdès», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Canal Algérie. «Dans les deux premières wilayas, les personnes décédées ont été retrouvées sans vie lors des émeutes, des enquêtes sont en cours pour en déterminer les causes», a-t-il précisé. La troisième personne, décédée à Tidjelabine (Boumerdès), a été retrouvée calcinée dans un hôtel incendié par les émeutiers, a encore ajouté le ministre de l’Intérieur. Au moment même où Dahou Ould Kablia s’adressait à la Ttélévision nationale, la nouvelle du décès d’un quatrième jeune homme, dans la région de Tiaret, s’est répandue comme une traînée de poudre. «Un jeune homme a été tué par balle samedi soir dans la région de Tiaret alors qu’il tentait avec son père de protéger leur bar contre des casseurs», a-ton appris de source locale. Les circonstances exactes de sa mort étaient imprécises, mais la balle qui l’a tué provenait du pistolet de son père, selon des témoins. C’est dire que la jeunesse algérienne, a encore une fois, payé de sa vie, l’espoir à une vie digne. Farid Houali
11 janvier 2011
3.Non classé